Près des 2/3 de la dette publique des pays d’Amérique centrale* est détenue par des non-résidents. Le Costa Rica dépend le moins de financements extérieurs. Le Nicaragua et le Panama en sont les plus dépendants – toutefois le profil de leurs créanciers est diamétralement opposé. Les engagements extérieurs du premier sont contractés quasi exclusivement auprès de créanciers publics (dette multilatérale ou bilatérale auprès de Taiwan par exemple) tandis que les ¾ de la dette externe du second est détenue par des créanciers privés (créanciers obligataires principalement). Cette part est comparable à celle de la République dominicaine – troisième plus gros émetteur d’obligations souveraines en Amérique latine en 2020.
Dans un contexte de hausse des ratios de dette (+12 points de pourcentage dans la région en 2020), une forte dépendance vis-à-vis des financements extérieurs est une source de vulnérabilité financière - en particulier pour les pays dont la dette extérieure est majoritairement détenue par des créanciers privés (par exemple le Salvador, le Costa Rica, la République dominicaine, le Panama). Malheureusement, pour de nombreuses économies, des facteurs structurels continueront de freiner le développement des marchés locaux de la dette publique : faible bassin d’investisseurs, insuffisances du cadre institutionnel et juridique, manque d’infrastructures financières, fragilité des politiques macroéconomiques. Des niveaux élevés de dollarisation et d’importants déficits des comptes courants obligent également de nombreux pays à s’appuyer sur les flux de dette en devises étrangères pour combler leur besoin de financement extérieur.
* Comprend aussi ici la République dominicaine. Bien que faisant partie des Caraïbes, le pays est aussi membre du Système d’intégration centraméricain (SICA).