Podcast - En ECO dans le texte
Les défaillances d’entreprises ont connu un début de rebond en Europe de l’Ouest sur l’année 2022. Au Royaume-Uni et en Suède, où la croissance s’est détériorée dès début 2022, elles dépassent même leur niveau d’avant-Covid, avec une hausse plus marquée dans le commerce. En zone euro, les défaillances restent encore inférieures à l’avant-Covid, mais le resserrement en cours des conditions de crédit laisse craindre qu’elles ne se rapprochent de ce niveau en 2023. Ceci vaut aussi pour la France, où les conséquences négatives associées à ces défaillances pourraient être accrues : en effet, ces défaillances prennent la forme d’une liquidation judiciaire dans une proportion plus marquée qu’avant-Covid.
L’économie française fait face à la fois à des éléments négatifs et positifs. Le risque d’une récession est réel, tant l’accélération de l’inflation a pesé et continuera de peser sur la consommation des ménages. Pourtant, des éléments continuent de soutenir la croissance, en particulier le retour progressif des différents secteurs à leur production d’avant Covid. Si la plupart y est parvenue, l’industrie (et singulièrement l’aéronautique et l’automobile) reste confrontée à des obstacles élevés sur sa production. Que ces derniers se réduisent et la croissance pourrait surprendre à la hausse.
L’inflation s’est singulièrement accélérée depuis le début de l’année 2022. Après une pause au cœur de l’été, suite au reflux du prix du carburant, elle a même atteint un nouveau point haut dès le mois d’octobre. L’inflation sous-jacente gagne en intensité et les hausses attendues des prix alimentaires et de l’énergie suggèrent une inflation qui devrait croître au 1er trimestre 2023, avant de refluer graduellement. Dans ce contexte, la croissance des salaires devrait modérément s’accélérer, tant et si bien qu’une progression modérée du pouvoir d’achat des ménages devrait intervenir en 2023.