Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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La croissance américaine reste forte. Des vents contraires, le fléchissement de données d'enquête et le resserrement des conditions financières placent néanmoins la Réserve fédérale en situation de gestion des risques. Sa politique reste dépendante des données, mais la Fed devra faire preuve de patience avant de décider du prochain mouvement de taux. Une inflation qui reste bien maîtrisée facilite cette attitude attentiste. Les marchés tablent désormais sur un assouplissement de la politique de la Fed en 2020. Cela illustre à quel point l'incertitude pèse sur la confiance.
Dans une déclaration récente relative à des dividendes de la taxe carbone, plusieurs économistes émettent, à l’attention des autorités américaines, d’importantes recommandations pour lutter contre le réchauffement climatique. Les auteurs font explicitement référence à la nécessité de créer un dispositif d’ajustement carbone à la frontière pour préserver la compétitivité américaine par rapport aux pays qui ne seraient pas dotés d’une taxe carbone. Ils recommandent que les recettes liées à cette taxe soient redistribuées de façon égale aux citoyens américains. En outre, ces rentrées fiscales pourraient permettre d’intégrer les aspects redistributifs des taxes environnementales tout en encourageant les investissements dans l’efficacité énergétique.
Le ralentissement se généralise. Si l’on pouvait s’attendre à une normalisation de la croissance, plusieurs sources d’incertitude (crainte de guerre commerciale, Brexit, fermeture de services publics aux Etats-Unis, etc.) ont agi comme des vents contraires. Des mesures ont déjà été annoncées en Chine et, aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine a insisté sur sa patience (face à l’inflation) et sa flexibilité pour adapter sa politique.
Au vu de la réaction des marchés, le rejet à une forte majorité, par le Parlement britannique, de l’accord de Brexit négocié avec l’Europe réduit la probabilité d’une sortie de l’UE sans accord. Le soulagement est-il appelé à durer ? Cela dépendra de l’évolution des discussions sur les issues possibles. Le vent contraire, que constitue cette prolongation de l’incertitude, pour la croissance du Royaume-Uni mais aussi pour les entreprises de l’UE, ne s’apaisera pas de sitôt.
L’indice de l’incertitude de la politique économique, basé sur la couverture médiatique de cette thématique, est en forte hausse depuis mi-2018 et dépasse même son plus haut atteint fin 2016. L’évaluation de l’incertitude du monde des affaires en Allemagne et aux Etats-Unis augmente également. Une troisième mesure de l’incertitude, la dispersion des rendements boursiers des actions individuelles, croît aussi aux Etats-Unis et dans une moindre mesure dans la zone euro.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment souligné que, compte tenu d’une inflation atone, le FOMC ferait preuve de patience et était prêt à modifier rapidement l’orientation de la politique monétaire si les conditions l’exigent. Il estime également que dans leur prise en compte des risques baissiers, les marchés financiers vont bien au-delà des données d’activité. Autrement dit, ils sont trop pessimistes à l’égard de la croissance. Les estimations des prévisionnistes professionnels relatives à la probabilité d’une entrée en récession au cours des prochains trimestres ne font pas davantage ressortir la dynamique caractéristique des périodes de prérécession.