Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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En Asie, les pays industrialisés font face à un important ralentissement de leur commerce extérieur. Les signes d’affaiblissement, visibles dès début 2018, se sont aggravés depuis novembre, suite à la dernière vague d’augmentation des droits de douane américains sur les importations de biens venus de Chine. Les exportateurs asiatiques ont de fait été sévèrement touchés par les effets de contagion de ces hausses, ainsi que par le ralentissement économique des principaux partenaires commerciaux et par le retournement du cycle électronique mondial. En janvier-février 2019, les exportations de marchandises mesurées en USD se sont effondrées en Chine (-5,2% en glissement annuel), en Corée du Sud (-8,7%) et à Taiwan (-4,1%), et ont fortement ralenti ailleurs, y compris au Vietnam (+3,9%)
En Chine, la croissance du PIB réel s’est établie à 6,4% au T4 2018 en glissement annuel, contre 6,5% au trimestre précédent. Le ralentissement dans le secteur industriel s’est accentué en fin d’année alors que le secteur des services se porte plutôt mieux. Du côté de la demande, les exportations ont fortement ralenti en fin d’année, principalement sous l’effet de la hausse des droits de douane américains sur les importations de produits chinois, et la progression de la consommation des ménages a continué de s’affaiblir (en particulier dans le secteur automobile).
La croissance est passée de 6,9% en 2017 à 6,6% en 2018 et le ralentissement se poursuivra à court terme. Son ampleur dépendra de l’évolution, très incertaine, des relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, ainsi que des mesures de politique contra-cyclique de Pékin. L’action de la banque centrale est toutefois sévèrement contrainte par l’excès de dette de l’économie et la menace de sorties de capitaux. En outre, alors que Pékin a poursuivi ses efforts pour améliorer la réglementation financière et la santé des entreprises publiques depuis deux ans, la redéfinition de ses priorités augmente le risque d’une interruption de ce processus d’assainissement. Dans ce contexte, le gouvernement central devrait accroître son recours aux mesures de soutien budgétaires.
Les exportations et la croissance économique commencent à souffrir des tensions commerciales sino-américaines et des difficultés du secteur exportateur chinois. Taiwan est particulièrement exposé à ce type de chocs externes étant donné sa forte dépendance aux exportations de produits technologiques vers les marchés chinois et américain. Mais Taiwan est aussi bien armé pour absorber les chocs. Les comptes externes et les finances publiques sont très solides, et les autorités ont une large marge de manœuvre pour agir. Elles devraient maintenir des politiques monétaire et budgétaire accommodantes afin de stimuler la demande interne à court terme, et poursuivre des réformes structurelles pour améliorer les perspectives économiques de long terme.