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La crise n’a pas alourdi le coût d’emprunt domestique des États

10/02/2021
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Il y a près d’un an, la pandémie déclenchait un choc financier dans la planète émergente. Depuis, les conditions monétaires et financières se sont largement normalisées. Les investissements de portefeuille ont même atteint des records sur la deuxième partie de 2020 dans un contexte de soutien massif de la Fed. Dans ce cadre, les coûts d’emprunt des États en monnaie locale sont, pour une majorité des grands pays émergents, inférieurs à ce qu’ils étaient à la fin 2019. Pourtant, avec l’aggravation des déficits budgétaires, la hausse des dettes publiques est sans précédent. La faiblesse des coûts d’emprunt des États s’explique en grande partie par l’assouplissement généralisé des politiques monétaires conventionnelles (baisse des taux d’intérêt directeurs) et les programmes d’achats d’obligations publiques d’un grand nombre de banques centrales de pays émergents. Mais elle reflète également la nécessité, voire la contrainte, pour les banques et autres intermédiaires financiers domestiques, de mobiliser l’épargne nationale pour couvrir les besoins publics de financement. Durant cette crise sans précédent, les États ont dû soutenir leurs économies en utilisant tous les leviers possibles (budget, prêts garantis). L’augmentation des dettes publiques ne peut être imputée à une mauvaise gestion budgétaire. Il est normal et salutaire que les États ne se financent pas à un coût supérieur à celui d’avant-crise.

Evolution du rendement des obligations d'Etats à 10 ans en monnaie locale (points de base)
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