Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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La divergence entre tendances économique et boursière s’est accentuée aux Etats-Unis, sur fond d’accommodation monétaire et d’expansion de la dette des entreprises. Les risques pris par les investisseurs (fonds de pension ou d’investissement, sociétés d’assurance-vie) ont augmenté, tout comme la vulnérabilité des marchés face à d’éventuels chocs adverses ou renversements d’anticipations. Or 2020, année électorale, pourrait ne pas être paisible. Pour bienvenue qu’elle soit, la trêve dans le conflit commercial avec la Chine entérine l’essentiel des hausses de droits de douane passées, sans modifier fondamentalement la politique, peu encline au multilatéralisme, de l’administration américaine.
Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne et toutes les institutions qui la composent. Le Brexit aura donc lieu de jure, mais pas de facto, puisque, durant une période dite de « transition » devant s’achever le 31 décembre 2020, l’économie britannique demeurera partie intégrante du marché unique et de l’union douanière européenne. Ses biens, services et capitaux continueront de s’échanger librement avec l’UE, qui restera maître en matière juridique et réglementaire. Ce n’est qu’ensuite, lorsque le cadre de la relation future aura été convenu, qu’interviendra la véritable séparation. Or, pas plus aujourd’hui qu’hier, celle-ci ne promet d’être facile.
La croissance du PIB a nettement ralenti en 2019, une tendance qui devrait se confirmer en 2020. L’incertitude entourant le climat des affaires et les échanges internationaux pèse, notamment, sur les exportations et l’investissement. Inscrite sur une pente faible, la consommation ne devrait pas permettre de redynamiser la croissance suédoise. Malgré cette conjoncture, la proximité du taux d’inflation avec la cible de 2% a incité la Riksbank à remonter son taux directeur, de -0,25% à 0%. La politique monétaire reste, toutefois, accommodante.
Dans un contexte international moins favorable, le Danemark, petite économie ouverte, conserve une activité relativement dynamique. Sa spécialisation sectorielle (industrie pharmaceutique, numérique…) lui confère une certaine résistance face au retournement du cycle manufacturier mondial. Le marché du travail, proche du plein emploi, ainsi que l’accélération de la hausse des salaires favorisent la consommation, l’un des principaux moteurs de la croissance. Compte tenu de l’arrimage de la couronne danoise à l’euro, la politique monétaire suivra les orientations de la Banque centrale européenne et restera donc très accommodante. La politique budgétaire répondra à des objectifs écologiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les élections législatives du 12 décembre dernier au Royaume-Uni confèrent au Parti conservateur du premier ministre, Boris Johnson, une large majorité à la Chambre des communes. La porte s’ouvre ainsi pour une ratification de l’Accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), qui interviendra au plus tard le 31 janvier 2020. Une période de transition débutera alors, durant laquelle Britanniques et Européens auront à bâtir le cadre de leurs relations futures. Réduite à onze mois, celle-ci risque toutefois de s’avérer trop courte pour opérer le franc désarrimage voulu par M. Johnson. A moins d’imaginer un retour aux règles de l’OMC, le Royaume-Uni ne s’affranchira véritablement de ses liens avec l’UE qu’à l’issue d’un processus long et délicat
Certains gaz présents dans l’atmosphère, tel le dioxyde de carbone (CO2), sont largement opaques au rayonnement infrarouge de la Terre et maintiennent, tel un couvercle, la chaleur à sa surface. C’est l’effet de serre, un processus identifié dès 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier, qui a toujours varié en intensité, mais s’est emballé du fait des activités humaines. Depuis l’ère préindustrielle (par convention, la période 1850-1900), celles-ci ont occasionné le rejet de 2.000 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, provoquant une augmentation de 1°C de la température globale. Cette hausse, désormais, s’accélère. Elle atteindra 3 à 5°C à l’horizon 2100 si les émissions de carbone maintiennent leur rythme actuel de progression
La contraction des échanges mondiaux, aggravée par l’offensive tarifaire du président Trump, rattrape les Etats-Unis et participe au ralentissement de son activité, qui a aussi ses raisons propres. L’atterrissage de l’économie s’est poursuivi dans le courant de l’été 2019, les enquêtes de conjoncture n’annonçant aucun mieux dans les mois à venir. L’investissement des entreprises, notamment, resterait mal orienté, tandis que la consommation des ménages, résistante jusqu’ici, freinerait. Dans ce contexte, la Réserve fédérale, qui ne donne plus d’indication quant à l’évolution à venir de sa politique, baissera encore les taux d’intérêt.
A l’approche du 31 octobre 2019, nouvelle date limite avant une sortie britannique de l’Union européenne (Brexit), qui peut dire où le Royaume-Uni se dirige ? Sans doute pas le premier ministre lui-même, Boris Johnson, qui, après s’être aliéné une partie de son Parlement en tentant d’y interdire les débats, a nourri le scepticisme de ses partenaires européens en leur présentant comme à prendre ou à laisser un « compromis » sur l’Irlande du Nord aussi peu réaliste qu’acceptable. Resteraient, en bout de course, l’option d’un Brexit sans accord, qu’une loi britannique interdit toutefois, ou celle, plus vraisemblable mais non totalement acquise, d’un nouveau report, assorti d’élections générales anticipées.
L’économie italienne connaît un décrochage marqué depuis le milieu des années 1990, qui s’est aggravé après la crise de 2008. En cause : une productivité parmi les plus faibles des économies avancées, une démographie déclinante et un marché du travail peu efficient, excluant encore de trop nombreux jeunes. Des réformes structurelles ont toutefois été introduites à partir de 2011, sous le gouvernement de Mario Monti, entraînant un redressement des comptes budgétaires et extérieurs. Reste à savoir ce que le gouvernement actuel en fera.
Si la consommation des ménages américains reste assez tonique à l’approche de l’été, d’autres moteurs de l’économie, comme le commerce extérieur ou l’investissement, faiblissent. En juin, les enquêtes auprès des dirigeants d’entreprise ont été franchement médiocres, de telle sorte que la Réserve fédérale a ouvert la porte à une baisse de ses taux d’intérêt. La politique tarifaire du président Trump, en campagne pour sa réélection, ne déviera sans doute pas de sa ligne dure, tout en restant peu prévisible. La conjoncture pourrait donc avoir besoin de soutien.
Le Brexit aura été la cause de trente-sept démissions au sein du gouvernement chargé de le mettre en œuvre, la dernière en date étant celle de la première ministre elle-même, Mme Theresa May. Ayant échoué par trois fois à faire ratifier par son Parlement l’Accord de retrait, celle-ci n’a eu d’autre choix que de demander un report du Brexit, puis finalement de se retirer. Restent en lice pour lui succéder les ancien et actuel ministres des Affaires étrangères, Boris Johnson et Jeremy Hunt. Alors que l’un prétend pouvoir se passer d’un accord et déclencher le Brexit après le 31 octobre 2019 (nouvelle date butoir), l’autre envisage un délai supplémentaire pour négocier et, finalement, obtenir un retrait ordonné.
Aux Etats-Unis, le vent n’a pas encore tourné pour le consommateur : la faiblesse du chômage, le haut niveau de confiance, le dynamisme des revenus autant que celui des dépenses, se distinguent positivement dans notre « baromètre ». En outre, l’inflation reste modérée, ce qui rajoute au pouvoir d’achat. Le ciel n’est toutefois pas uniformément bleu.
Qu’indiquent les résultats des élections européennes ? La démission de Mme May change-t-elle la donne ? L’Accord de retrait peut-il encore être sauvé ? Y a-t-il toujours un risque de « hard Brexit » ? Va-t-on vers des élections générales anticipées ? Comment se comporte l’économie britannique ?
Les taux d’intérêt attachés à la dette américaine connaissent un recul significatif depuis quelques mois. Tombé à 2,1%, le coût des emprunts à dix ans de l’Etat fédéral est au plus bas depuis septembre 2017. Le président Donald Trump peut donc se réjouir : le dollar lui offre ce privilège de pouvoir creuser les déficits pratiquement sans limite ; en face, l’appétit pour les titres du Trésor américain semble inépuisable. L’engouement pour la dette fédérale et le repli des rendements associé a toutefois valeur d’alerte : il indique que les investisseurs, en quête de valeurs refuges, forment des anticipations plus prudentes ; aux Etats-Unis, le recul des taux d’intérêt à long terme est aussi le témoin de la dégradation du climat des affaires.
Si elle ralentit, la croissance économique des Etats-Unis conserverait un rythme somme toute enviable en 2019. Le Fonds monétaire international la situe encore à 2,3%, un chiffre qui, toutefois, contraste avec un discours de plus en plus prudent. Le taux d’endettement record des entreprises, l’opacité ainsi que la moindre sélectivité du marché des prêts à effet de levier, les valorisations boursières tendues, sont autant de risques pointés par l’Institution. La courbe des taux d’intérêt se retrouve, par ailleurs, quasiment inversée, ce qui a toujours constitué, par le passé, un signe avant-coureur de récession.
En optant pour une sortie de l’Union européenne (UE) sans même imaginer où aller, le Royaume-Uni s’est mis face à un choix impossible. L’impasse du Brexit s’est révélée, semaine après semaine, dans l’incapacité du Parlement britannique à acter la moindre décision, à commencer par celle consistant à ratifier les termes du divorce, pourtant négociés pendant deux ans par la Première ministre, Mme Theresa May. L’échéance en vient finalement à être repoussée: d’abord fixée au 29 mars, puis au 12 avril, la date limite de sortie est désormais celle du 31 octobre 2019, jour d’Halloween. Elle pourrait être anticipée si, d’aventure, le Royaume-Uni parvenait à ratifier l’accord de retrait rejeté jusqu’ici. Mais le plus probable est que son maintien dans l’UE se prolonge.
En zone euro, les taux du marché monétaire évoluent en territoire négatif depuis plus de quatre ans ; ceux des emprunts d’Etat ou d’entreprises les mieux notés restent inférieurs à 1%. D’abord vue comme une adaptation exceptionnelle à la crise, cette distribution des taux d’intérêt au voisinage de zéro perdure. Pour certains, cette longue parenthèse finirait tout de même par se refermer avec l’arrêt des achats nets de titres de la Banque centrale européenne, puis la remontée possible des taux directeurs, après l’été 2019. Pour d’autres, le décor a définitivement changé ; un peu comme au Japon, l’affaissement des taux d’intérêt en zone euro acterait de l’épuisement du potentiel ainsi que d’une quasi disparition de l’inflation
Les bonnes surprises conjoncturelles se font rares aux Etats-Unis, puisque seuls les statistiques d’emploi et l’indice ISM des directeurs d’achats ont dépassé les attentes en janvier. Il s’agit néanmoins d’indicateurs solides. En outre, la déception causée par la production industrielle ou les ventes de détail peut avoir eu pour cause des facteurs climatiques (froid extrême) ou ponctuels (shutdown). Pour l’heure, l’atterrissage de l’économie américaine reste sous contrôle.
Axées sur les ménages les plus aisés, les baisses d’impôts du président Trump n’ont pas toujours été favorables à l’ « America First ». Une célèbre marque de voitures étrangères, identifiables par une statuette à l’avant du capot, annonce avoir battu des records de ventes aux Etats-Unis pour l’année 2018. Elle n’est pas la seule. En voulant doper la demande alors que l’économie était à son potentiel, la politique américaine a eu pour conséquence une hausse généralisée des importations et un creusement du déficit commercial. Désormais proche de 900 milliards de dollars, celui-ci bat des records ; peu sensible à l’inflation des droits de douanes, il s’est surtout creusé vis-à-vis de la Chine. * Voir aussi le Graphique de la semaine en date du 10 octobre 2018
L’hypothèse d’un franc ralentissement de l’économie américaine se matérialise chaque jour un peu plus, en raison l’interruption partielle des services fédéraux (shutdown) mais pas seulement. Les désordres créés par la guerre tarifaire avec la Chine, la réappréciation du risque sur les marchés obligataires ou d’actions, l’atterrissage du secteur de l’énergie, l’effritement des indices immobiliers : tout présage d’une conjoncture moins riante. Une appréciation partagée par la Réserve fédérale des Etats-Unis, qui délivre un discours plus prudent, et suspend la remontée des taux directeurs aux publications macroéconomiques à venir.