Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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La population et l’économie des États-Unis ne seront pas plus épargnées que d’autres par l’épidémie de coronavirus. Arrivée tard sur le sol américain, longtemps minimisée par le président Trump, celle-ci progresse désormais rapidement, à tel point que l’Organisation mondiale de la santé pourrait déclarer les États-Unis nouvel épicentre de la maladie. Espace fédéral, le pays a réagi en ordre dispersé, les mesures de confinement restant à l’appréciation des États ; et si la Maison Blanche a fermé les frontières (à l’Union européenne, au Canada…) elle répugne par principe à restreindre les flux intérieurs de biens et de personnes. Anticipant une récession, les marchés ont lourdement chuté, la banque centrale déclenchant, quant à elle, un véritable « plan Marshall » monétaire.
Aujourd’hui répandue mondialement, l’épidémie de coronavirus s’est déclarée relativement tard au Royaume-Uni, et n’a pas donné lieu à des mesures de protection immédiates. Après avoir opté pour une stratégie d’« immunité collective », le gouvernement de Boris Johnson a finalement décidé, le 24 mars, d’un confinement à l’échelle nationale. Comme en Italie, en France ou plus généralement en Europe continentale, les mouvements et rapprochements de personnes sont désormais limités outre-Manche. La maladie progresse, quant à elle, à un rythme rapide, comparable à celui observé dans les pays les plus touchés. Face aux risques, sanitaires et économiques, qu’elle représente, les autorités monétaires et gouvernementales ont décidé de mesures de soutien exceptionnelles.
Alors que le ralentissement de l’économie était avéré en 2019, le choc constitué par l’épidémie mondiale de coronavirus fera très probablement basculer la Suède en récession en 2020. La baisse de la demande mondiale, notamment celle de l’Union européenne et de la Chine, se traduira par une chute des exportations et un grippage temporaire des circuits de production. L’investissement ainsi que la consommation seront touchés. La Banque centrale a adopté des mesures de soutien inédites, tandis que le gouvernement emploie ses marges de manœuvre financières au service d’une politique budgétaire de soutien à l’emploi et aux entreprises.
L’épidémie de coronavirus et ses conséquences induites sur les prix du pétrole, en chute libre, entraineront une contraction de l’économie norvégienne en 2020. Les exportations, qui représentent 41% du PIB, devraient être les premières touchées. La Banque centrale (Norges Bank), qui a abaissé son taux directeur au voisinage de zéro et augmenté considérablement ses prêts en couronnes et dollars, approvisionne l’économie en liquidités et soutient la monnaie. Les mesures budgétaires du gouvernement visent, quant à elles, à amortir le choc subi par les entreprises et les ménages.
L’épidémie de coronavirus sévit aussi au Danemark, où des mesures de confinement relativement sévères sont désormais en place. L’économie, au demeurant très ouverte - elle exporte plus de 50% de son PIB - se contractera en 2020. Pour atténuer le choc, le gouvernement a mis en place des mesures de soutien budgétaire importantes, consistant notamment à payer tout ou partie des salaires sur une durée de trois mois. La Banque centrale assure la liquidité en couronnes et euros, après avoir noué un accord de swap avec la BCE.
L’épidémie mondiale de coronavirus entrainera une chute de l’activité en Finlande, via le canal des exportations mais pas seulement. La récession pourrait être plus virulente si la consommation des ménages et les circuits de production venaient à se gripper. Au-delà du soutien apporté par la politique monétaire de la Banque centrale européenne, la politique budgétaire tentera d’amortir les effets du choc, et de limiter le recul de l’emploi.