Sur le plan sanitaire, l’Italie est l’un des rares pays d’Europe où la situation est restée sous contrôle mais elle demeure tendue, d’autant plus qu’aux incertitudes sanitaires s’est ajouté, une fois de plus, le risque politique. Suite au départ de Matteo Renzi et de certains députés du parti Italia Viva de la coalition gouvernementale, le Premier ministre, Giuseppe Conte, a démissionné dans le but de former une majorité plus solide. Les négociations sont en cours au moment d’écrire ces lignes. L’instabilité gouvernementale pourrait avoir des conséquences sur l’élaboration du plan de relance économique que Rome devra très prochainement soumettre à Bruxelles.
Notre baromètre continue de montrer une activité économique essentiellement tirée par l’industrie, tandis que l’activité dans les services reste fortement déprimée. L’industrie italienne avait, en effet, profité, jusqu’à la fin de l’année dernière, du regain de la demande en Europe. Les exportations de biens avaient quasiment rattrapé en novembre leur niveau de fin 2019, portées principalement par la demande européenne. La balance commerciale, lissée sur trois mois, enregistrait ainsi un excédent record. Ce rebond de la demande externe était visible sur les commandes industrielles, qui ont également augmenté de manière significative durant l’automne dernier. La recrudescence de l’épidémie en Europe depuis fin 2020 pourrait stopper, ou tout du moins ralentir fortement, cette bonne dynamique.
Les dernières prévisions de croissance du FMI pour 2021 s’avèrent d’ailleurs quelque peu pessimistes. L’organisation de Washington a révisé sensiblement à la baisse le rebond du PIB réel en 2021, à 3,0% contre une prévision initiale de 5,2%. La croissance accélèrerait légèrement par la suite en 2022 (+3,6%). Si ces chiffres se vérifiaient, cela signifierait néanmoins que le rattrapage d’activité ne serait que partiel début 2023.
Les derniers chiffres de novembre montrent un reflux important du taux de chômage en novembre dernier (-0,6 pp à 8,9%). Cependant, cette baisse est en grande partie due à une nouvelle chute de la population active, cette dernière se situant toujours bien en deçà de son niveau d’avant-Covid.