L’année 2020 s’est achevée sur un recul du PIB de 1,3% t/t d’après la première estimation des comptes nationaux du T4 publiée ce vendredi 29 janvier. Il s’agit d’une baisse nettement moins importante qu’attendu (nous tablions sur -4% t/t, comme l’INSEE et la Banque de France). Sur l’ensemble de l’année, la contraction du PIB atteint 8,3%. L’investissement (entreprises et ménages) et les exportations, en hausse alors qu’une baisse était attendue, sont à l’origine de cette « bonne » surprise. C’est bien la consommation des ménages qui paie le plus lourd tribut au confinement de novembre-décembre (-5,4% t/t). Mais ce chiffre négatif est, pour partie, atténué par le rebond (23% m/m en décembre) des dépenses de consommation en biens. Il efface la chute de novembre (-18% m/m) et ramène la consommation de biens au-dessus de son niveau d’avant-crise (+3,7% par rapport à décembre 2019).
Le nombre des demandeurs d’emploi en catégorie A porte aussi la trace des soubresauts de l’activité liés aux phases de confinement / déconfinement, quoique de manière nettement moins brutale qu’au printemps. En décembre, ce nombre est resté stable, après avoir augmenté de près de 1% m/m en novembre et reculé de près de 2% m/m en octobre. Sur l’ensemble du T4, la baisse l’emporte (-3% t/t). Elle est moins importante qu’au T3 (-11% t/t) mais elle est remarquable compte tenu de la baisse simultanée du PIB. En moyenne sur l’année, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 8,8%, un autre résultat remarquable si l’on considère que cette hausse est bien moins importante que celle enregistrée en 2009 (+22%) pour une contraction du PIB bien moindre (-2,8%) que celle de 2020. Il faut voir dans ces résultats l’efficacité du renforcement significatif du dispositif de chômage partiel.
L’année 2021 démarre sur une note mitigée, ce dont témoigne notre baromètre (zone bleue partiellement en rétractation par rapport à la zone en pointillé). L’indice composite du climat des affaires de l’INSEE s’est légèrement amélioré en janvier (+1 point, à 92) mais le PMI composite de Markit s’est nettement replié (-3 points, à 47) de même que la confiance des ménages (-3 points, à 92). On retrouve dans le détail des enquêtes sur le climat des affaires un trait caractéristique de la crise actuelle : le renversement des secteurs « abrités » et « exposés ». Les services (au sens large, commerce compris) appartiennent habituellement à la première catégorie et l’industrie à la seconde ; c’est l’inverse aujourd’hui : l’industrie surmonte relativement mieux la crise que les services.