Hors Série

Économies avancées : Malgré les incertitudes, une croissance une nouvelle fois au rendez-vous en 2026

12/12/2025

Nonobstant la nouvelle politique économique américaine, très interventionniste en matière de politique commerciale et conflictuelle, avec le plus long shutdown de l’histoire, le maître mot de l’année 2025 aura été la résilience des performances de croissance. 2026 devrait débuter sous les mêmes auspices, l’administration Trump poursuivant son agenda, avec pour élément essentiel le renouvellement du gouverneur de la Fed et le risque d’une perte d’indépendance de cette dernière. En Europe, les défis sont importants, avec un agenda politique conséquent, dont la mise en œuvre de Rearm EU, mais qui ne s’y limite pas. Dans un contexte toujours incertain, nous pensons toutefois que la croissance devrait de nouveau être au rendez-vous, malgré une concurrence croissante de la Chine. Mais quelle sera sa nature ? Qu’attendre en matière de consommation ? Le rebond annoncé de l’investissement interviendra-t-il ? Face à l’augmentation des besoins à financer, une nouvelle augmentation des dettes publiques est probable. Nous en détaillerons les implications, notamment en termes de taux longs et de taux de change.

Transcription :

00:13:50 - Emmanuel Laborde

On se projette sur l'année à venir en commençant avec les économies avancées. On a deux sujets, j'avais une chance sur deux. Et on le fait avec Stéphane et Lucie qu'on retrouve tout de suite. Allez, le temps de me déplacer sur le plateau et de changer de tablette. Bonjour à tous Stéphane et Lucie. Bonjour Emmanuel, bonjour à tous. Alors avec vous, on va s'intéresser effectivement aux économies avancées sur cette année 2026. Différents indicateurs vont nous donner un petit peu la tendance et on va commencer une fois n'est pas coutume par l'Europe qui nous intéresse au premier chef avec un premier indicateur qui en général est très riche d'enseignements, c'est la croissance Stéphane, que nous dit cet indicateur ?

00:14:40 - Stéphane Colliac

Il nous délivre un message plutôt positif. Si on regarde l'Europe, en particulier quand on regarde l'Allemagne, l'Italie et la France, on était en dessous de 1% de croissance en 2025. Et on devrait au moins atteindre cette marque en Italie et même la dépasser en Allemagne et en France en 2026. Ça, c'est un élément de fait positif. Ça nous donnerait une croissance en zone euro qui serait de 1,5%. Au Royaume-Uni qui n'est pas dans l'Union Européenne bien évidemment mais là aussi on aurait une croissance qui serait légèrement supérieure à 1%, 1,1%. Et puis n'oublions pas l'Espagne qui fait la course en tête et qui devrait continuer à faire la course en tête au-delà de 2% à nouveau en 2026.

00:15:13 – Emmanuel Laborde

Donc de très très bons indicateurs effectivement pour commencer. Comment est-ce qu'on explique cette perspective d'évolution ?

00:15:18 - Stéphane Colliac

Alors par un soutien budgétaire, en particulier en Allemagne, pas seulement mais principalement en Allemagne et lié au programme de réarmement, au programme de dépense en infrastructures en Allemagne en particulier. C'est un élément important et qui va monter en charge à partir du quatrième trimestre 2025 mais surtout dans l'année 2026 et ça devrait aider les autres pays aussi à croître. La baisse des taux d'intérêt a eu lieu par la BCE, mais c'est transmise aux taux d'intérêt que les banques octroient aux sociétés non financières, et aux taux d'intérêt de marché aussi. Donc ça, ça devrait être positif pour l'investissement des entreprises. Et puis si on fait un petit focus particulier sur la France, il y a un élément supplémentaire qui est la montée en charge de la production aéronautique, qui a comblé depuis quatre mois les trois quarts de son retard par rapport à l'avant-Covid, ce qui veut dire une hausse de 16% de la production.

00:16:06 – Emmanuel Laborde

On est effectivement sur des chiffres qui sont extrêmement positifs. On n'est encore qu'à la fin 2025, l'année n'est pas complètement terminée et pourtant ces développements que tu évoques, on commence déjà à les deviner, on sent des frémissements ?

00:16:19 – Lucie Barette

Oui, effectivement. Dans le secteur privé, on observe une amélioration des enquêtes de conjoncture, modérée mais visible tout de même. Et le secteur de la tech contribue également à cette dynamique. Dans le secteur manufacturier, les entreprises européennes disposent d'atouts majeurs en termes d'utilisation du big data, de l'intelligence artificielle ainsi que d'automatisation grâce à la robotique. Par habitant, l'Europe compte d'ailleurs 30% de plus que les États-Unis d'experts en intelligence artificielle dans sa main d'œuvre. Et cela se traduit sur le marché du travail puisque depuis fin 2019, près d'un tiers des créations nettes d'emplois dans la zone euro se situent dans le secteur des hautes technologies.

00:16:54 - Emmanuel Laborde

Quand on parle de l'IA, évidemment, on a un premier réflexe qui est de se tourner immédiatement vers les États-Unis qui sont très très en pointes là-dessus. Sur les US, justement, quelles sont vos attentes sur l'année à venir ?

00:17:04 - Stéphane Colliac

On s'attend à une croissance de l'ordre de 2%, ce qui est plutôt un bon niveau de croissance depuis que l'administration Trump est arrivée. Ça reste une bonne croissance. Maintenant, ça reste une croissance inéquitablement distribuée, avec un scénario plutôt positif en termes d'investissement, et on va y revenir en particulier sur l'investissement en intelligence artificielle, mais plus mesuré, si on regarde la confiance des ménages, en particulier si on regarde les intentions de dépenses des ménages, c'est quelque chose qui est un peu moins positif désormais.

00:17:30 - Emmanuel Laborde

Quel est le rôle de cet investissement de l'IA ? Juste pour rappel, quand on écoute à la fois les infos économiques et même tous les médias s'en font l'écho, les investissements se chiffrent en centaines voire en milliers de dollars. C'est absolument vertigineux, difficile à conscientiser d'ailleurs, parfois pour un être humain. Au-delà de ça, plus généralement, l'investissement, on sent que c'est le nouveau moteur incontournable aujourd'hui de la croissance américaine, c'est ça, c'est la clé ?

00:17:52 - Stéphane Colliac

Oui, aux États-Unis et ailleurs d'ailleurs, puisque l'investissement, c'est l'une des conséquences des politiques industrielles qui sont menées. Les politiques, on les qualifie d'industrielles, mais il y a aussi du protectionnisme dedans. Avec la politique américaine de montée des droits de douane, l'un des objectifs qui vient ensuite, c'est la relocalisation des activités aux États-Unis. Et là-dessus, le modèle, c'est la Chine, puisqu’avec le plan China 2025, on a une montée en gamme du pays et un investissement dont la part en proportion du PIB ne se dément pas et est plutôt élevée. En Europe, on a le plan Draghi qui a été présenté. On a aussi les efforts de réarmement au travers de « Readiness 2030 » qui sont des éléments aussi de soutien à l'investissement in fine. Donc on est dans un moment favorable à l'investissement en règle générale. La politique monétaire joue son rôle puisqu'avec la baisse des taux d'intérêt, j'y reviens, on y reviendra de nouveau, on soutient l'investissement des entreprises puisque les taux des crédits aux entreprises ont baissé à la suite de la baisse des taux de la BCE. Ça c'est un élément positif aussi. Et ce rebond de l'investissement on le voit d'ores et déjà si on parle de ceci dans le contexte français. On voit depuis un an 1,2% de croissance de l'investissement des sociétés non financières européennes en termes réels. Alors pour répondre au début de ta question sur l'intelligence artificielle, ça fait la majeure partie de la croissance de l'investissement aux États-Unis qui est un moteur essentiel de la croissance américaine. Donc il serait fou de prétendre que ça n'a pas de rôle. C'est un rôle très positif pour la croissance américaine. Il y a du fond dans cet investissement puisque c'est là pour soutenir la croissance potentielle. Ça pourrait avoir quelques effets négatifs de marché dont on a déjà parlé. Mais il ne faut pas surestimer cet impact parce qu'on importe énormément des intrants qu'on intègre là-dedans, notamment les intrants produits en Asie, les semi-conducteurs notamment. Et donc l'effet sur la croissance, il ne faut pas le surestimer puisque c'est l'élément qui réduit cet impact.

00:19:46 – Emmanuel Laborde

Pour prendre un petit peu de recul toujours aux États-Unis, pendant très longtemps, ça a été la consommation des ménages qui a été le moteur. On l'observait. Est-ce que là, à l'aube de 2026, on aurait un peu changé de paradigme ? Est-ce que la consommation des ménages serait un peu devenue le parent pauvre de la croissance ? J'ose la comparaison ?

00:20:03 – Lucie Barette

Alors pas jusqu'à présent, mais la surperformance américaine en matière de consommation devrait prendre fin. Elle tenait en partie à des effets richesses, aujourd'hui fragilisés par les valorisations élevées des entreprises liées au développement de l'intelligence artificielle. Par ailleurs, le refroidissement du marché du travail américain devrait freiner l'appétit de dépenses des ménages américains. En Europe, l'amélioration des perspectives de croissance devrait au contraire soutenir un redressement de la consommation. On observe d'ailleurs que le marché du travail résiste mieux que ce qui était anticipé et que le taux de chômage est proche de son point bas à 6,3% en septembre. Néanmoins, les perspectives de consommation en Europe restent limitées, notamment en raison du rebond seulement modéré des salaires réels qui ne devrait pas compenser les pertes observées durant la période inflationniste.

00:20:47 – Emmanuel Laborde

Un autre point qui aura toute notre attention et qui va nous permettre de comprendre un peu ce que sera 2026, c’est évidemment l'évolution des taux d'intérêt. Les taux directeurs ont diminué, alors en ordre un petit peu dispersé. Quelle implication est-ce que cela peut avoir désormais sur les taux longs ? Est-ce qu'on peut lister quelques régions du monde et essayer d'y arrêter ces taux en le faisant au conditionnel, bien sûr ?

00:21:07 – Lucie Barette

Oui. Alors les banques centrales ont abaissé leur taux directeur, c'est particulièrement le cas de la BCE. Ça a permis de faire reculer les taux auxquels empruntent les entreprises non financières et les ménages. Mais cette baisse de taux arrive à son terme puisque la BCE devrait maintenir son statu quo monétaire en 2026 avec un taux directeur à 2% selon nos prévisions en raison de la stabilisation des risques inflationnistes autour de la cible de 2%. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, la politique monétaire reste orientée à la baisse, mais ce chapitre devrait se clore en 2026 avec une dernière baisse de 25 points de base. Aux États-Unis, la détérioration du marché du travail a justifié cet assouplissement monétaire, mais la marge de manœuvre de la Fed devrait être limitée par la résilience de l'économie et les risques inflationnistes.

00:21:57 – Emmanuel Laborde

Et puis, il y a également le Japon que nous devons évoquer, puisqu'on parle beaucoup de lui en cette fin d'année. On est d'accord ? Très présent ?

00:22:03 - Stéphane Colliac

En effet. Et puis, pour de bonnes raisons, le Japon se distingue en termes de politique monétaire, puisque ce dont on commence à parler de nouveau pour le Japon, c'est d'une montée des taux d'intérêt. Il s'était interrompu en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis, des tarifs douaniers américains et de l'incertitude que ça générait. Mais l'inflation ne s'est pas particulièrement ralentie au Japon. Le taux de chômage est très bas, il est structurellement très bas, proche de 2%. Les migrations sont très contrôlées, donc ce n'est pas de ce côté-là que peut venir la planche de salut pour contrarier les pénuries de main-d’œuvre. Donc on est dans une situation d'économie très contrainte où les taux d'intérêt devront augmenter. Et en conséquence, la croissance en 2026 serait affectée, elle serait simplement de 0,7% au Japon.

00:22:48 – Emmanuel Laborde

Quelques mots également sur les taux souverains à présent, Lucie.

00:22:53 – Lucie Barette

Oui. Malgré ces politiques accommodantes, les taux longs souverains subissent une pression haussière tirée par l'augmentation des dettes publiques dans les pays avancés. Cette tendance devrait se poursuivre en zone euro avec la hausse attendue de l'endettement allemand. Tout ceci toutefois sans accentuation des spreads, y compris en France.

00:23:10 – Emmanuel Laborde

Dans ce contexte que vous décrivez là, est-ce que, comme ça a été le cas début 2025, on peut imaginer que la politique américaine pourrait être un petit peu, comment dire, celle qui va générer de l'incertitude sur 2026 ? On peut revoir un peu ce bis repetita ?

00:23:26 – Stéphane Colliac

Ça pourrait, alors il faudrait regarder sur quel aspect. L'aspect commercial a été celui sur lequel la politique américaine a été la plus perturbante en 2025. Normalement, ça devrait être une question plutôt réglée puisque des accords ont été signés, des accords commerciaux comme celui entre l'Union européenne et les États-Unis, qui a servi de modèle aussi à d'autres accords signés par la suite dans le monde. Mais si la Cour suprême devait mettre en cause ces accords, ces tarifs dits réciproques, on rouvrirait évidemment cette page-là, de fait. Mais au-delà de ça, normalement, c'est une page qui s'est majoritairement écrite en 2025, nous pensons. Par contre, il y a deux autres éléments qui pourraient également jouer les premiers rôles aux États-Unis. L'un, ça pourrait être la politique énergétique et la volonté d'avoir un prix bas de l'énergie, qui a été mentionné en 2025 déjà par l'administration, qui s'est traduit notamment par des subventions incitant au développement de l'activité de charbon. Mais on observe qu'en parallèle avec le développement de l'intelligence artificielle, la consommation électrique augmente, les prix de l'électricité augmentent également, et donc il y a manifestement davantage à faire pour réduire ce coût de l'énergie. Il pourrait y avoir un rôle de la résolution des conflits dans le monde, puisqu'on a eu le conflit au Proche-Orient qui s'est résolu en 2025. On a un conflit entre la Russie et l'Ukraine, qui sont deux pays qui produisent énormément de matières premières de plein de catégories différentes, dont des matières premières énergétiques. Et ça pourrait jouer un rôle sur le prix de l'énergie qui pourrait être abaissé si on avait une résolution de ces conflits-là.

00:25:05 – Emmanuel Laborde

Alors on va également suivre la Fed, on l'a déjà évoqué rapidement avec Hélène. Il y aura la Fed dans ses actions et puis il y aura, ça c'est un peu nouveau, la Fed dans ses relations avec le président Trump.

00:25:15 - Stéphane Colliac

Oui. Alors déjà en 2025, on a observé qu'il y avait une volonté d'avoir des taux d'intérêt plus bas de la Fed et même peut-être plus bas que ce que les fondamentaux économiques justifieraient. Et comme la Fed répond aux fondamentaux économiques, elle n'a pas baissé les taux au point où l'administration américaine l'aurait voulu. Et en 2026, il y a une occasion peut-être d'augmenter le contrôle pour l'administration sur la Fed, c'est le renouvellement du mandat de son gouverneur, Jérôme Powell, qui arrive à terme. Et donc un nouveau gouverneur qui va entrer en fonction. Avec le renouvellement de ce comité de politique monétaire aux États-Unis, on pourrait avoir un contrôle plus important et donc parvenir à avoir des taux d'intérêt plus bas. L'impact de prix d'énergie plus bas, de taux d'intérêt plus bas, pourrait être positif à court terme sur la croissance. C'est de fait ce qu'on pourrait voir. Mais si ça se faisait en réduisant la crédibilité de la Fed, ça pourrait avoir des effets négatifs à moyen terme. Et on a vu le gain qu'il y avait pu y avoir au début des années 80 pour Paul Volcker de monter les taux d'intérêt pour contrer l'inflation, pour par la suite avoir une inflation plus basse et une croissance non inflationniste. Et aller à l'inverse, évidemment, pourrait avoir des coûts.

00:26:19 – Emmanuel Laborde

Apprenons l'histoire et évitons de répéter les erreurs. On s'intéresse au taux de change euro-dollar. Alors, si on lisse sur l'année, en enlevant les plus hauts et les plus bas, on est sur une évolution en 2025 de 11% de l'euro face au dollar, ce qui est quand même assez conséquent. Alors, pour les plus anciens dont je fais partie, ça nous rappelle la période de l'euro-fort, ce qui est très intéressant lorsqu'on se déplace aux États-Unis, mais ce qui est un petit peu plus inquiétant du point de vue des économistes, notamment pour toutes les exportations qui viennent d'Europe. Dans quelles situations est-ce qu'on pourrait se retrouver, Lucie ?

00:26:48 – Lucie Barette

C'est d'abord le dollar qui s'est affaibli au premier semestre 2025 en raison de la nouvelle politique économique américaine. De son côté, l'euro a bénéficié au même moment de l'augmentation de la croissance et de la hausse des taux longs, notamment en Allemagne. Le taux de change s'est établi à 1,15 dollar par euro et il est toujours à ce niveau aujourd'hui. Et en 2026, nous anticipons qu'il devrait se rapprocher des 1,20 dollar par euro. Cela a deux conséquences. La première, c'est que la vigueur de l'euro renforce la désinflation. On voit par exemple qu'entre janvier et novembre 2025, la valeur en euros du baril de pétrole a diminué de 25%. Et la deuxième conséquence est moins favorable et concerne la compétitivité européenne avec l'appréciation de plus de 10% contre le dollar et les devises qui évoluent avec, dont le yuan chinois.

00:27:38 – Emmanuel Laborde

Alors tu évoques cette monnaie chinoise et ça va nous faire un pont parfait pour aller vers le second plateau, celui concernant les économies émergentes. Dernière question tout de même pour toi Stéphane justement à ce sujet-là. D'un point de vue commercial, est-ce que la Chine en 2026 pourrait devenir, je le mets entre guillemets, un plus gros problème pour l'Europe que ce que n'ont été les États-Unis sur l'année qui vient de s'écouler ?

00:27:59 - Stéphane Colliac

Oui, peut-être déjà, parce qu'on a observé qu'avec la montée des tarifs douaniers américains, la Chine vise en priorité désormais l'Union européenne pour ses nouveaux débouchés. Donc ça peut poser des problèmes, bien évidemment, puisque ça pose un problème industriel, la montée de la concurrence chinoise vis-à-vis de l'Allemagne, la montée en gamme chinoise, et ce que ça pose comme problème. Des problèmes également en termes de distribution, de canaux de distribution, en éliminant les intermédiaires, le commerce, il faut savoir que c'est à peu près 20% d'une économie. Donc en diminuant les intermédiaires, évidemment, ça concurrence les canaux habituels de commerce de gros et de commerce de détail. Et si on mesure à peu près l'écart de coût qui existe entre la Chine et l'Union européenne, les différentes études nous font arriver à un chiffre d'à peu près 30%. Donc quand on est en concurrence frontale, celle-ci est difficile de conjuguer avec un écart de ce niveau-là. Donc comment l'Union européenne pourrait faire pour se confronter à cette concurrence ? Évidemment, quand il y a des distorsions évidentes, un dumping évident, les droits de douane peuvent être une réponse, mais seulement dans ce cadre-là, pas une hausse généralisée des droits de douane. Et en parallèle de ça, mettre en application le plan Draghi. Développer les contenus riches en production locale dans la production européenne en est une autre. Et donc tout ce qui permettra de le faire sera une réponse à cette montée en gamme de la concurrence chinoise.

00:29:27 – Emmanuel Laborde

Un sujet qu'on avait déjà évoqué et qui reviendra très certainement dans l'actualité pour toutes les publications des Études Économiques. Merci à tous les deux.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE
Equipe : Économies avancées

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