La situation conjoncturelle en Italie est en nette amélioration. Cela se reflète sur notre baromètre où plusieurs indicateurs dépassent leur moyenne de long terme. C’est le cas, en particulier, des indicateurs de l’activité industrielle. L’indice de confiance des directeurs d’achat (PMI) pour ce secteur a atteint en mars son niveau le plus élevé depuis 21 ans. La production industrielle – qui a marqué le pas cet hiver – devrait logiquement repartir à la hausse au printemps. La consommation des ménages a été plus fragile cet hiver, comme en témoigne le repli des ventes de détail sur le graphique. Néanmoins, un rebond de la consommation privée, tout du moins des biens durables, s’observe en mars : les immatriculations de nouveaux véhicules ont bondi le mois dernier, atteignant leur plus haut niveau depuis deux ans.
Bien que la situation sur le front sanitaire reste incertaine, la baisse du nombre de contaminations depuis le pic de la mi-mars (242 cas pour 100 000 habitants au 13 avril contre un pic à 392 au 22 mars) devrait permettre à la reprise économique de se poursuivre. Par ailleurs, le gouvernement de coalition mené par Mario Draghi a validé le 15 avril dernier un nouveau soutien budgétaire à hauteur de EUR 40 mds. Il fait suite au paquet fiscal de EUR 32 mds annoncé le mois dernier. La situation sur le marché du travail doit néanmoins être scrutée de près. Malgré les aides gouvernementales massives, l’impact de la crise sanitaire sur le chômage se fait ressentir. Le taux de chômage s’établissait à 10,2% en février. Bien qu’en légère baisse par rapport à janvier, ce niveau est au-dessus de ce qui prévalait avant l’arrivée de l’épidémie. Le taux d’emploi (56,5% en février) est à son plus bas niveau depuis décembre 2015. Le PMI composite pour l’emploi pointe cependant vers un rétablissement prochain des embauches.
Les pressions inflationnistes se sont accélérées au T1 2021 et une poursuite de cette tendance reste le scénario le plus probable à court terme. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation (IPC) était en hausse de 0,8% en mars. Une grande partie de cette augmentation s’explique par la remontée des prix dans les transports (en partie liée à la hausse récente des prix du pétrole) et, dans une moindre mesure, dans l’hôtellerie-restauration et les produits de santé.