L’Espagne est redevenue l’un des épicentres de la pandémie de Covid-19 en Europe avec une remontée en flèche des contaminations au variant Delta, en particulier en Catalogne. Le nombre d’infections pourrait ainsi très rapidement dépasser les pics atteints lors des vagues précédentes. Les prochains jours et les prochaines semaines diront si la vaccination porte ses fruits – le seuil des 50% de la population totalement immunisée (2 doses) ayant été franchi – et si elle permet aux autorités de limiter le rétablissement de mesures contraignantes pour l’activité économique.
En effet, les dernières évolutions sur le front économique sont globalement encourageantes. Le marché du travail continue de se rétablir, avec 202 857 nouvelles créations d’emploi en juin, soit la plus forte hausse jamais enregistrée depuis le début des statistiques actuelles (janvier 2001). Le nombre de demandeurs d’emploi a également reculé le mois dernier (-102 604), ce qui laisse présager un possible reflux du taux de chômage sous la barre des 15% au cours de l’été (15,3% en mai). La demande externe a tiré l’activité économique. En effet, les exportations ont à nouveau augmenté en mai, pour le quatrième mois consécutif, et se situent désormais plus de 10% au-dessus de leurs niveaux d’avant-pandémie. La production industrielle a elle aussi rebondi en mai, dans le sillage des exportations. La consommation est restée molle au deuxième trimestre, l’amélioration des ventes de détail sur le baromètre reflétant principalement des effets de base liés à leur chute lors du premier confinement au T2 2020.
Du côté de l’inflation, le découplage entre IPC total et sous-jacent se poursuit en juin. L’inflation a atteint un nouveau pic à 2,73%, tandis que la mesure sous-jacente (hors énergie et aliments périssables) reste à un niveau très bas (+0,21%). En effet, malgré un poids assez faible dans l’IPC, les prix de l’énergie expliquent en quasi-totalité la hausse de l’inflation dans le pays avec, d’un côté, l’augmentation du prix des carburants automobiles qui pèse sur l’IPC transport et, de l’autre, le bond spectaculaire des prix de l’électricité (+37,1% en g.a.). Cela a d’ailleurs contraint le gouvernement à intervenir notamment en baissant drastiquement la TVA sur ce produit de 21% à 10%.