L’Italie a connu un rebond d’activité mécanique en mai, comme la plupart des pays ayant procédé à un déconfinement. Ceci se traduira par une amélioration progressive de notre baromètre au cours de l’été, ce dernier restant pour l’heure très dégradé. En effet, même si les ventes de détail en volume ont enregistré une hausse mensuelle de 25,4% en mai, la moyenne mobile sur 3 mois a encore baissé, atteignant un nouveau point bas. La tendance est similaire du côté de la production industrielle. Les indicateurs de confiance avancés restent également mitigés en juin. L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) était en hausse notable (+13,7 points), mais il continue d’indiquer une contraction d’activité. L’indicateur du sentiment économique de la Commission européenne se situait encore en juin à un niveau proche des points bas observés lors de la crise financière de 2008/09.
La reprise de la croissance au cours de l’été sera soutenue par un redressement de la demande extérieure, qui pourrait être néanmoins très poussive et dépendre de l’évolution de l’épidémie en Europe. Les exportations restaient en mai environ 27% en dessous de leur niveau de février.
Le marché du travail va se détériorer dans les prochains mois. Le taux de chômage a rebondi en mai, passant de 6,6% à 7,8% en raison de la réouverture des agences pour l’emploi et donc des inscriptions, d’où une augmentation des demandeurs d’emploi dans la population active. Le taux de chômage devrait continuer de croître dans les semaines à venir, indépendamment de la poursuite du dispositif de chômage partiel. En effet, la baisse de l’emploi s’est poursuivie en mai (-83 970, soit -0,4%), atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis août 2016. Ainsi, c’est une chute record de 538 380 emplois (-2,3%) qui a été enregistrée depuis mars.
Cette détérioration du marché du travail va évidemment peser encore davantage sur les finances publiques italiennes, un phénomène qui risque de s’aggraver à long terme avec l’évolution démographique du pays. Selon un rapport récent d’Istat[1], le nombre de naissances a atteint, en 2019, un point bas historique (un record depuis 1918) et la population italienne a baissé de 551 000 en cinq ans. Le nombre de retraités aurait, par ailleurs, dépassé le nombre de salariés ces derniers mois.[2]