Après une chute de plus de 25% entre mars et avril, le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 1,8% en mai. Si les mesures de restrictions n’ont commencé à être assouplies qu’en juin, ce timide rebond a tout de même déçu. Aucun des prévisionnistes sondés par Reuters n’anticipait un chiffre aussi bas, et le consensus s’attendait à un rebond de 5,5%. Ceci s’explique par la pauvre performance du secteur des services. Alors que les indices de production industrielle et des services avaient tous deux baissé d’environ 25% entre mars et avril, le premier a augmenté de 6,0% en mai tandis que le second ne progressait que de 0,9%. Néanmoins, cette amélioration va certainement s’accélérer suite à la réouverture de la plupart des commerces non essentiels le 15 juin et du secteur du tourisme et de l’hébergement le 4 juillet.
Il convient toutefois d’être prudent. Les indices des directeurs d’achat (PMI) ont une nouvelle fois progressé en juin, mais ils sont encore loin de niveaux suggérant un fort rebond de l’activité. L’indice du secteur manufacturier ne s’est établi que marginalement au-dessus de la barre des 50 – qui marque la limite entre amélioration et détérioration des conditions – et celui du secteur des services est, à 47,1, toujours en-dessous de celle-ci. Les indices de confiance des ménages et des entreprises se sont redressés le mois dernier, mais ils restent loin de leur niveau d’avant la crise.
Il est vrai que le taux de chômage est resté à 3,9% en mai. Néanmoins, cette stabilité s’explique par l’augmentation du nombre de personnes sans emploi qui n’en cherchent pas un, ceux-ci n’étant pas comptabilisées comme étant au chômage. De plus, le programme de chômage partiel maintient ceux qui en bénéficient dans la catégorie des personnes occupant un emploi. Cependant, celui-ci va être retiré progressivement à partir d’août et mis à l’arrêt en octobre. L’Office for Budget Responsibility – qui fournit des prévisions indépendantes pour le Trésor – prévoit ainsi un pic du chômage à 11,9% en fin d’année. C’est certainement avec cela en tête que le Chancelier a dévoilé le 8 juillet un plan de soutien de l’emploi de GBP 30 mds. Andrew Haldane, économiste en chef à la Banque d’Angleterre, envisage deux voies possibles pour l’économie au second semestre : un scénario de risque à la baisse, où une forte augmentation du chômage entraînerait une réduction des dépenses ; et un scénario de risque à la hausse, où une augmentation des dépenses limiterait la hausse du chômage.