Italie : l’embellie conjoncturelle et sanitaire se poursuit
La conjoncture économique en Italie continue de s’améliorer, comme le montre la progression de notre baromètre. L’activité industrielle – déjà en hausse significative cet hiver – se renforce au printemps : l’indice PMI pour le secteur a atteint en avril son meilleur niveau historique, avec 60,7. L’indice manufacturier pour « les nouvelles commandes à l’exportation » se maintient à un niveau très élevé (60,2), soutenu par le redressement marqué des échanges mondiaux. Le secteur des services marchands reste néanmoins très perturbé – le PMI n’est toujours pas repassé en avril au-dessus du seuil de 50 – mais devrait rapidement reprendre des couleurs, grâce au repli marqué de l’épidémie dans le pays et la poursuite de la levée des restrictions, prévue jusqu’au 21 juin. Depuis le 24 mai, toutes les régions italiennes sont repassées sous le seuil indiquant un risque épidémique modéré (zone orange), alors que le nombre de contaminations journalières à l’échelle nationale est retombé sous la barre des 70 cas pour 100 000 habitants.
L’incertitude se porte désormais davantage sur la saison touristique qui s’ouvre. L’enjeu est de taille pour l’Italie, comme pour les autres pays européens dont l’économie dépend fortement de ce secteur. Le tourisme en Italie générait, avant la pandémie, plus de 4 millions d’emplois directs et indirects (source : Eurostat). Son redémarrage permettra de tirer la consommation privée vers le haut. Les ventes de détail au T1 2021 sont en effet restées bien en dessous des niveaux enregistrés au cours des mois précédant la Covid-19. Cela dit, la consommation de biens durables rebondit plus fortement. Les ventes automobiles ont enregistré une nouvelle progression en avril, atteignant ainsi leur plus haut niveau depuis deux ans.[1]
Enfin, l’inflation remonte en Italie plus modérément qu’ailleurs en Europe. L’indice des prix à la consommation (IPC) s’établissait à 0,96% en avril tandis que l’inflation sous-jacente (hors énergie et aliments non-transformés) se repliait à 0,29%. Néanmoins, les entreprises italiennes n’échappent pas à la hausse mondiale des coûts de fabrication, qui se répercute pour le moment essentiellement sur l’indice des prix à la production. Mais cette augmentation devrait s’observer davantage sur l’IPC au cours du printemps et de l’été.
[1] Données ajustées des variations saisonnières.