Comme le montre notre baromètre, l’activité manufacturière a continué de se renforcer en ce début d’année. L’indice de confiance des directeurs d’achat (PMI) pour le secteur a en effet atteint en janvier son niveau le plus élevé depuis mars 2018 (55,1). L’industrie italienne bénéficie vraisemblablement davantage de l’activité aux États-Unis, qui est plus soutenue qu’en Europe. En effet, près de 10% des exportations de biens italiens sont destinés aux États-Unis, ce qui est comparativement plus élevé que la part des exportations allemandes vers ce pays (données du FMI). Néanmoins, cette reprise n’est pas uniquement centrée sur la demande extérieure : les commandes industrielles pour le secteur domestique ont terminé l’année 2020 à leur plus haut niveau depuis mars 2011.
Par ailleurs, et contrairement à cet été où le rebond industriel avait été principalement marqué par une hausse des biens de consommation, la dynamique actuelle est cette fois-ci tirée par les biens intermédiaires et d’investissement. L’activité dans les services se trouve encore fortement impactée par les restrictions en place pour lutter contre le coronavirus : le PMI pour les services (44,7) reste en effet bien en-dessous de la barre des 50 indiquant une expansion d’activité.
Comme dans de nombreux pays européens, l’inflation en Italie a rebondi ces derniers mois, sous l’effet, principalement, d’une hausse des prix dans le secteur des transports et dans celui de l’hôtellerie et de la restauration. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation (IPC) est ainsi repassé en territoire positif en janvier (+0,69%) tandis que la mesure sous-jacente (qui exclut l’énergie et les aliments non transformés) était à son plus haut niveau depuis un an (+0,78%).
La formation rapide d’un gouvernement dirigé par Mario Draghi a permis au pays d’éviter une crise politique plus profonde, alors même que la situation sanitaire reste, comme partout ailleurs, fragile. La coalition, qui rassemble des partis politiques de tout bord, a, pour l’heure, réussi à rassurer les marchés financiers et l’écart (le spread) avec les taux d’intérêt souverains allemands a continué de se resserrer. De nombreux défis attendent cependant le nouveau gouvernement dans les semaines à venir, dont celui concernant l’élaboration finale du plan de relance national. Les détails précis de ce dernier ainsi que les sources de financement devront être envoyés à Bruxelles avant la fin avril.