D’après les derniers indicateurs d’activité, le redressement de l’économie chinoise est resté dynamique sur les deux premiers mois de 2021, avec toutefois une légère perte de vigueur de la demande interne.
Sur notre baromètre, un élargissement de la zone bleue par rapport à la zone en pointillés indique une amélioration de l’indicateur sur la période allant de décembre 2020 à février 2021 par rapport aux trois mois précédents. Cependant, la lecture du baromètre est fortement biaisée par d’importants effets de base entre janvier-février 2020 (lorsque l’activité a été stoppée par les mesures de confinement) et janvier-février 2021. Les taux de croissance de la production industrielle, de l’investissement et des ventes au détail, calculés en glissement annuel, sont de fait hors normes (33% à 35% sur les deux premiers mois de 2021).
La baisse des indices PMI depuis trois mois est plus parlante. Les PMI restent à des niveaux d’expansion de l’activité (le PMI manufacturier était à 50,9 en février et le PMI du secteur des services à 51,5 d’après Markit). Leur recul confirme néanmoins une perte de vigueur de la demande interne. La consommation privée a été limitée par les nouvelles restrictions de déplacement imposées en février. De plus, les ménages restent fragilisés par la détérioration de leurs revenus l’an dernier et un marché du travail toujours dégradé. Les entreprises du secteur manufacturier semblent aussi rester prudentes. L’investissement dans les infrastructures a quant à lui marqué le pas. Seul l’investissement dans le secteur immobilier est resté dynamique.
Les exportations de marchandises ont bondi de +60% en glissement annuel sur les deux premiers mois de 2021. Elles restent tirées par les ventes de biens technologiques et de matériels médicaux, mais aussi de biens de consommation courante ou de pièces automobiles. Cette bonne performance a continué de soutenir la production industrielle et devrait encourager l’investissement manufacturier à court terme.
Les autorités viennent de publier leurs principaux objectifs macroéconomiques pour 2021. Le taux de croissance du PIB devra être « supérieur à 6% », une cible peu contraignante puisque très en dessous des prévisions, et l’inflation s’établir à 3%. L’objectif de déficit du gouvernement est fixé à 3,2% du PIB pour 2021, contre 3,6% en 2020, annonçant un retrait modéré des mesures de soutien budgétaire. En outre, le resserrement de la politique de crédit initié au cours des derniers mois va se poursuivre. Les autorités visent une stabilisation du ratio de dette interne sur PIB en 2021, après la forte hausse enregistrée en 2020 (la dette approche 285% du PIB).
ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE DES INDICATEURS
