Le marché de l’emploi en Espagne continue de surprendre favorablement, avec près de 263 000 postes nets supplémentaires au cours du premier semestre 2022[1]. Au-delà du volume, c’est la nature des embauches qui a été profondément modifiée, en février dernier, par la réforme sur le droit du travail dont la principale mesure visait à durcir les conditions de recours aux contrats précaires.
Les effets ne se sont pas fait attendre : les contrats à durée indéterminée ont bondi de plus de 1 130 000 depuis le début de l’année, soit une hausse de 12%. Les augmentations ont été particulièrement importantes dans les secteurs de l’hébergement/restauration (+32,5% sur les six derniers mois), la construction (+30,8%) et les activités artistiques et de loisirs (+18,9), traditionnellement premiers pourvoyeurs de contrats précaires. À l’inverse, le nombre de postes en contrats à durée déterminée a chuté de 1 083 000 (-26%) au cours du premier semestre. Les contrats « fixes discontinus » ont progressé très fortement aussi (+118%), ce dispositif offrant davantage de flexibilité dans l’organisation du temps de travail que les CDI. Dans le contexte économique actuel difficile, un durcissement des conditions de recrutement aurait pu constituer un frein aux embauches. Cela n’a pas été le cas et témoigne, jusqu’ici, de la résistance de l’économie espagnole aux chocs économiques.
[1] Source : Office pour l’emploi espagnol (SEPE).
Espagne : répartition des emplois par type de contrat (en % du total) 
