Peu d'inquiétudes sur la dette publique à cours terme
L’arrêt, en septembre 2021, des mesures de moratoire introduites durant la pandémie2 ne semble pas avoir causé de choc de solvabilité pour les entreprises. En outre, le gouvernement a mis en place le programme Retomar, dans le but d’amortir cette période transition.3 Le Portugal est l’un des pays d’Europe qui ont le plus eu recours aux moratoires durant la crise de la Covid-19 avec, au plus haut, près d’un tiers des prêts accordés aux entreprises couvert par ce dispositif.4 La hausse actuelle des coûts de production accroît néanmoins les risques de défaillance d’entreprises et de fragilisation du système bancaire portugais. Celui-ci a néanmoins poursuivi son processus d’assainissement et semble plus à même d’encaisser les difficultés éventuelles. Les ratios de prêts non performants ont chuté à 2,3% de l'encurs total en février et ils se situent désormais à un niveau équivalant à celui de fin 2008.
Le déficit public est repassé en 2021 sous la barre des 3% du PIB, à 2,8%. Conséquence du rebond de la croissance, la dette de l’État a reculé nettement en 2021 par rapport à 2020 (127,4% du PIB contre 135,2%), mais le Portugal reste le troisième pays le plus endetté au sein de la zone euro. À court terme, les risques portant sur la dette souveraine du pays sont néanmoins largement contenus. Le Portugal bénéficie de l’appui budgétaire offert par les nouveaux mécanismes européens (programme SURE de soutien à l’emploi, fonds de relance et de résilience européen). L’État peut également se reposer sur des réserves de trésorerie importantes (EUR15,6 mds ou 7,2% du PIB au T4 2021) afin de faire face à des échéances de remboursement futures.
Les élections législatives de février ont renforcé la position du premier ministre socialiste António Costa. Contrairement au scrutin de 2019, le parti socialiste a obtenu une majorité au Parlement (120 sièges sur 230, contre 108 auparavant), au détriment du parti social-démocrate qui perd 12 sièges (77) et du bloc de gauche qui en cède quatorze (5). Cette élection a été également marquée par la percée du parti de droite conservateur Chega qui obtient 11 sièges supplémentaires (12).