Vers une inflation à 9%?
À l’occasion de son Rapport de printemps, l’Office for Budget Responsibility (OBR) a ramené de 6% à 3,8% sa prévision de croissance pour 2022?; il estime par ailleurs que la hausse annuelle des prix, déjà supérieure à 6%, pourrait culminer à 9% dans les prochains mois. À l’origine de cette escalade figure, à nouveau, l’énergie, dont la facture s’alourdit considérablement en avril du fait de la révision en hausse des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité (+54%). L’inflation est aussi entretenue par la pénurie chronique de main d’œuvre dans certains secteurs, comme l’agriculture ou les transports, une conséquence de l’épidémie de Covid-19, mais aussi du Brexit.
Pour les ménages britanniques, dont les revenus réels ont commencé à baisser, les pertes de pouvoir d’achat vont s’accentuer (graphique 2). Pour le chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, le temps du «quoi qu’il en coûte» semble toutefois révolu. Certes, alors que la nouvelle loi de finances, effective depuis avril, épouse un tournant restrictif1, quelques mesures correctrices ont été annoncées : baisse de 5 pence par litre (6 centimes d’euro) de la taxe sur les carburants, application d’une TVA à 0% sur les panneaux solaires, doublement de la dotation au Household’s Support Fund, etc. Mais selon l’OBR, le dispositif est loin de compenser la hausse de la pression fiscale programmée en 2022 et au-delà.