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Italie : ralentissement dans un scénario plus incertain

14/04/2022
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Au T4 2022,le PIB réel a crû de 0,6%, après une hausse de +2,7% au T2 et +2,5% au T3. Le ralentissement a été général. L’activité dans l’industrie manufacturière a stagné et les services ont pâti de l’augmentation des cas de Covid. L’envolée d’une l’inflation, plus persistante que prévu, nourrit l’incertitude. En mars 2022, l’indice des prix à la consommation a grimpé de 6,7% en g.a. La détérioration de l’environnement économique n’a pas encore affecté le marché du travail. Entre décembre 2021 et février 2022 , la population active s’est accrue ( + 100000 personnes), retrouvant quasiment son niveau de pré-pandémie. Dans les prochains mois, l’économie devrait bénéficier de l’allégement des restrictions sanitaires, mais subira l’impact négatif de la crise internationale, qui, selon les estimations devrait entraîner un ralentissement de la croissance au T1 comme au T2.

Un scenario plus incertain

En 2021, l’activité économique italienne a presque entièrement rattrapé la chute enregistrée l’année précédente, progressant de 6,6% contre -9% en 2020. Le profil trimestriel du PIB a reflété l’évolution de la pandémie, la persistance des perturbations dans les approvisionnements et la flambée des prix de l’énergie : après une accélération au cours de l’été (+2,7% t/t au T2 +2,5% au T3), l’activité a accusé un ralentissement significatif au T4 (+0,6%). Cette décélération a concerné tous les secteurs : stagnation de l’industrie manufacturière, impact de la hausse des cas de Covid sur les services, avec une reprise du tourisme toujours décevante. La consommation privée, principal moteur de la croissance au T2 et au T3, est restée inchangée au T4, tandis que l’investissement a progressé de près de 3%. Sur la période d’octobre à décembre, les exportations nettes ont amputé la croissance totale de 1%, les importations ayant augmenté davantage que les exportations.

CROISSANCE ET INFLATION

L’année 2022 a commencé sur fond d’essoufflement de la dynamique économique. En janvier, la production manufacturière a reculé de près de 3,5% m/m. La confiance des entreprises comme celle des consommateurs s’est dégradée et la consommation a marqué le pas, la hausse de l’inflation entamant le pouvoir d’achat des ménages. Dans les prochains mois, l’économie devrait bénéficier de l’allégement des restrictions sanitaires, mais elle pâtira de l’impact négatif de la crise internationale, qui devrait freiner la croissance du PIB au T1 comme au T2.

Augmentation de l'inflation

En Italie, la hausse du taux d’une inflation plus persistante que prévu nourrit l’incertitude. En mars 2022, l’indice national des prix à la consommation a progressé de 1,2% m/m et de 6,7% en g.a. (contre +5,7% en février). L’augmentation annuelle est principalement due à celle des prix de l’énergie (de +45,9% en février à +52,9%), ainsi que, dans une moindre mesure, à celle des produits alimentaires transformés (de +3,1% à +4,0%) et des produits alimentaires non transformés (de +6,9% à +8,0%). La hausse des prix dans les services liés aux transports a ralenti (de +1,4% à +1,0%). En mars, l’inflation sous-jacente a augmenté de 2,0% en g.a. (contre +1,7% en février). Le taux annuel de variation des prix des biens s’est inscrit à +10,2% (+8,6% en février) tandis que celui des services s’est établi à +1,8%. En conséquence, l’écart d’inflation entre les biens et les services s’est creusé à -8,4 points de pourcentage (contre -6,8 en février). En mars 2022, l’indice italien des prix à la consommation harmonisé a augmenté de 2,6% m/m et de 7,0% en g.a..

L’incertitude n'a pas affecté le marché du travail

La détérioration du paysage économique, due aux tensions géopolitiques et à la persistance de l’inflation, n’a pas encore eu d’impact sur le marché du travail. D’après les données les plus récentes, entre décembre 2021 et février 2022, le marché du travail a compté 100000 actifs de plus, tandis que le nombre des chômeurs et celui des inactif sont, respectivement, baissé de 98000 et de 87000. Les données corrigées des variations saisonnières montrent qu’en février 2022, le nombre de personnes occupant un emploi était inférieur de 92000 à celui de décembre 2019 (avant que la pandémie ne frappe l’Italie), soit un net redressement par rapport au déficit d’emplois maximum de 986000, enregistré en juin 2020. L’écart par rapport au niveau d’emploi de décembre 2019 est presque entièrement dû à la composante féminine.

La reprise du marché du travail après la pandémie a essentiellement été favorable aux seniors : en février 2022, les actifs occupés de plus de 50 ans étaient 279000 de plus qu’en décembre 2019, tandis qu’à la même période, ceux âgés de 35 à 49 ans étaient environ 421000 de moins.

Sur la même période, le chiffre des actifs a progressé de 78000, mais avec de fortes disparités selon le statut occupé : en effet, le nombre de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) a augmenté d’environ 146?000, tandis que les chiffres des salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) et celui des travailleurs indépendants ont reculé, respectivement, de 67000 et de 170000. Par rapport à la période antérieure à la pandémie, la part des travailleurs indépendants par rapport au nombre total de personnes pourvues d’un emploi a légèrement diminué (de 29% à 28%).

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