L’année 2022 a commencé sur fond d’essoufflement de la dynamique économique. En janvier, la production manufacturière a reculé de près de 3,5% m/m. La confiance des entreprises comme celle des consommateurs s’est dégradée et la consommation a marqué le pas, la hausse de l’inflation entamant le pouvoir d’achat des ménages. Dans les prochains mois, l’économie devrait bénéficier de l’allégement des restrictions sanitaires, mais elle pâtira de l’impact négatif de la crise internationale, qui devrait freiner la croissance du PIB au T1 comme au T2.
Augmentation de l'inflation
En Italie, la hausse du taux d’une inflation plus persistante que prévu nourrit l’incertitude. En mars 2022, l’indice national des prix à la consommation a progressé de 1,2% m/m et de 6,7% en g.a. (contre +5,7% en février). L’augmentation annuelle est principalement due à celle des prix de l’énergie (de +45,9% en février à +52,9%), ainsi que, dans une moindre mesure, à celle des produits alimentaires transformés (de +3,1% à +4,0%) et des produits alimentaires non transformés (de +6,9% à +8,0%). La hausse des prix dans les services liés aux transports a ralenti (de +1,4% à +1,0%). En mars, l’inflation sous-jacente a augmenté de 2,0% en g.a. (contre +1,7% en février). Le taux annuel de variation des prix des biens s’est inscrit à +10,2% (+8,6% en février) tandis que celui des services s’est établi à +1,8%. En conséquence, l’écart d’inflation entre les biens et les services s’est creusé à -8,4 points de pourcentage (contre -6,8 en février). En mars 2022, l’indice italien des prix à la consommation harmonisé a augmenté de 2,6% m/m et de 7,0% en g.a..
L’incertitude n'a pas affecté le marché du travail
La détérioration du paysage économique, due aux tensions géopolitiques et à la persistance de l’inflation, n’a pas encore eu d’impact sur le marché du travail. D’après les données les plus récentes, entre décembre 2021 et février 2022, le marché du travail a compté 100000 actifs de plus, tandis que le nombre des chômeurs et celui des inactif sont, respectivement, baissé de 98000 et de 87000. Les données corrigées des variations saisonnières montrent qu’en février 2022, le nombre de personnes occupant un emploi était inférieur de 92000 à celui de décembre 2019 (avant que la pandémie ne frappe l’Italie), soit un net redressement par rapport au déficit d’emplois maximum de 986000, enregistré en juin 2020. L’écart par rapport au niveau d’emploi de décembre 2019 est presque entièrement dû à la composante féminine.
La reprise du marché du travail après la pandémie a essentiellement été favorable aux seniors : en février 2022, les actifs occupés de plus de 50 ans étaient 279000 de plus qu’en décembre 2019, tandis qu’à la même période, ceux âgés de 35 à 49 ans étaient environ 421000 de moins.
Sur la même période, le chiffre des actifs a progressé de 78000, mais avec de fortes disparités selon le statut occupé : en effet, le nombre de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) a augmenté d’environ 146?000, tandis que les chiffres des salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) et celui des travailleurs indépendants ont reculé, respectivement, de 67000 et de 170000. Par rapport à la période antérieure à la pandémie, la part des travailleurs indépendants par rapport au nombre total de personnes pourvues d’un emploi a légèrement diminué (de 29% à 28%).