La croissance industrielle, qui avait réaccéléré depuis octobre, devrait marquer le pas à partir de mars. Elle est freinée par les mesures anti-Covid, la faiblesse de la demande intérieure ainsi que par le ralentissement de la demande mondiale et les nouvelles perturbations dans les chaines d’approvisionnement, provoquées par la guerre en Ukraine. Après leur performance extrêmement solide des deux dernières années, les exportations devraient ralentir fortement en 2022.
Les répercussions directes de la guerre en Ukraine sur l’activité en Chine devraient être limitées. D’une part, les exportations de la Chine vers la Russie et l’Ukraine représentent seulement 2,3% de ses exportations totales, et ses achats en provenance de ces deux pays moins de 3% de ses importations. D’autre part, l’effet à court terme de la flambée des cours mondiaux des matières premières sur l’indice des prix à la consommation et le pouvoir d’achat des ménages devrait être modéré, notamment du fait de l’existence de contrôles partiels sur les prix de l’énergie et des céréales. En revanche, l’inflation des prix à la production devrait rester élevée (elle s’est établie à 8,1% en 2021), ce qui pourrait freiner l’activité industrielle. Certains secteurs devraient également faire face à des problèmes d’approvisionnement, en provenance d’Ukraine tout au moins. La Chine est dépendante de la Russie et/ou de l’Ukraine pour son approvisionnement en pétrole (14% de ses importations totales de pétrole), en bois (19%), en métaux industriels (environ 7%), certaines céréales (50% pour le maïs, moins de 1% pour le blé) ou encore en fertilisants (22%).
Dans ce contexte, l’objectif de croissance fixé par Pékin à 5,5% pour 2022 semble très ambitieux, et les autorités accélèrent l’assouplissement des politiques budgétaire et monétaire.