Les chiffres de la croissance du PIB pour le T2, qui seront publiés la semaine prochaine, confirmeront, sauf surprise, que l’économie espagnole a été l’une des plus touchées en Europe par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Dans son bulletin mensuel, l’INE estime que le chiffre d’affaires des entreprises non financières se situait, en mai, 30,6% en dessous du niveau enregistré au même mois l’an passé. Cette chute s’observe sur notre baromètre, en particulier dans les ventes de détail et la production industrielle. Bien que l’activité se soit redressée en juin avec le déconfinement de la population, la contraction économique au T2 sera historique.
La résurgence des cas de Covid-19 en Catalogne souligne, par ailleurs, que les risques baissiers sur l’activité, et en particulier le tourisme, restent très importants. La ville de Barcelone a en effet réinstauré depuis le 17 juin dernier des mesures de restriction (fermeture des cinémas et théâtres, interdiction des rassemblements de plus de dix personnes). La municipalité a également encouragé la population à réduire au maximum ses déplacements, ce qui a d’ores et déjà engendré une forte baisse de la fréquentation des commerces.
La demande extérieure peine également à se relever. Les exportations ont atteint en mai leur plus bas niveau depuis février 2011, en moyenne mobile sur trois mois. Le redressement des exportations au cours de l’été risque d’être modeste : l’indicateur pour les commandes à l’exportations[1] restait très bas en juin, à 47,5. La balance commerciale espagnole s’est néanmoins améliorée, puisque les importations ont chuté encore plus lourdement que les exportations. La balance commerciale s’est ainsi réduite à EUR 359,1 millions en mai, le plus petit déficit depuis juin 2013 (données ajustées).
L’inflation sous-jacente est restée stable (+0,99%), malgré le plongeon de l’activité au premier semestre. En effet, l’indice des prix à la consommation (IPC), hors énergie et produits frais, n’a augmenté que de 0,5% au cours des six derniers mois. L’IPC total reste en déflation en juin (-0,33%) mais il devrait progressivement se redresser. En effet, le rebond des prix du pétrole, depuis fin avril, commence à se répercuter sur l’IPC énergie, qui a enregistré en juin sa plus forte augmentation en un an.