La révision assez significative du PIB pour le T3 2021 a souligné une nouvelle fois les difficultés auxquelles l’Institut national espagnol de la statistique (INE) est actuellement confronté dans sa collecte de données. Pour rappel, la croissance au troisième trimestre 2021 a été réhaussée de 2,0% t/t à 2,6% t/t, après une révision à la baisse également conséquente pour le T2, de 2,8% t/t à 1,1% t/t.
L’emploi continuera d’être scruté de près en 2022. Il offre, en effet, une mesure parallèle de l’activité économique vraisemblablement plus précise que le PIB à ce stade. l’année 2021 aura été très solide sur le front des recrutements. Près de 473 000 postes ont été pourvus1, ce qui porte le niveau de l’emploi à des plus hauts historiques. Le nombre d’embauches n’a que très faiblement ralenti au T4, malgré la détérioration sur le front sanitaire.
Les chiffres d’emploi pour le mois de janvier 2022, publiés le 2 février prochain, seront à ce titre très importants et permettront de juger plus précisément de la résilience de l’économie face à la forte recrudescence de l’épidémie de Covid-19. Le taux de chômage reste néanmoins élevé, à 14,1% en novembre dernier.
Le recul des indices de confiance, visible sur le baromètre, suggère un tassement de l’activité cet hiver. Les indicateurs PMI se sont repliés au dernier trimestre 2021, tout comme l’indice du sentiment économique (ESI) de la Commission européenne. La confiance des consommateurs est retombée à son plus bas niveau depuis mars dernier, en raison principalement d’une diminution de la capacité à épargner et d’un regain de pessimisme concernant l’évolution de la situation économique au cours des douze prochains mois.
Cette détérioration s’explique à la fois par la situation sanitaire et la hausse de l’inflation, cette dernière s’avérant, au fil des mois, de plus en plus persistante. La remontée actuelle des prix du gaz, les hausses plus importantes des prix des intrants – dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation principalement – contribueront à maintenir l’inflation à un niveau élevé en 2022. En conséquence, la remontée des taux obligataires devrait progressivement se matérialiser. Les taux souverains espagnols à 10 ans ont d’ailleurs atteint 0,65% le 7 janvier, un plus haut depuis mai 2020. On soulignera toutefois que le spread avec le Bund allemand est, lui, resté stable.