Après les chiffres d’activité maussades au T1 – pour rappel le PIB réel s’est de nouveau contracté, de 0,5% t/t – le deuxième trimestre devrait voir le début de la reprise tant attendue en Espagne. Sur le plan sanitaire, tout d’abord, la campagne de vaccination continue d’accélérer, la barre des 500 000 injections quotidiennes ayant été franchie pour la première fois le 30 avril, tandis que le nombre de contaminations à la Covid-19 est repassé sous le seuil des 200 cas pour 100 000 habitants (moyenne journalière sur 7 jours). L’état d’urgence sanitaire a officiellement pris fin le 9 mai. Désormais, les régions autonomes décideront des mesures de restriction, ce qui offrira davantage de flexibilité et devrait aider l’activité économique à mieux se relancer. Cette embellie sur le front de la Covid-19 s’est très logiquement répercutée sur la confiance des entreprises et celle des ménages, qui ont poursuivi leur net redressement en avril, comme le montre notre baromètre. L’indice composite PMI a, par exemple, bondi en avril (+5,1 points à 55,2), porté par un net regain d’optimisme dans les services (+6,5 points à 54,6). Une amélioration des enquêtes d’opinion qui doit encore se matérialiser dans les chiffres de l’emploi : selon l’office pour l’emploi espagnol (SEPE), le nombre de travailleurs inscrits à la sécurité sociale est en léger repli en avril (-9 800 ou -0,1%)1 pour le troisième mois consécutif. Le taux de chômage (15,3% en mars) est en baisse lente mais progressive depuis le pic d’août 2020 (16,7%). Le repli d’activité enregistré cet hiver a conduit le gouvernement à revoir ses prévisions de croissance à la baisse et, à l’inverse, celui du déficit public à la hausse. Dans son programme de stabilité, fourni le 7 mai à la Commission européenne, l’exécutif espagnol table désormais sur un rebond du PIB réel de 6,5% en 2021, et un retour au niveau d’activité antérieur à la crise du coronavirus au plus tôt fin 2022. Le ratio de déficit public sur PIB pour 2021 a été révisé à la hausse, à 8,4% désormais. Ces prévisions restent encore très fortement suspendues à la saison touristique à venir qui pourrait connaître, avec l’accélération des campagnes de vaccination en Europe et la mise en place très prochaine d’un passeport sanitaire européen, une reprise d’activité meilleure qu’espéré il y a encore quelques semaines.
ESPAGNE : ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE DES INDICATEURS
