La production nouvelle de prêts hypothécaires a reculé de 33% au deuxième trimestre 2020 en glissement annuel, accusant sa plus forte baisse depuis 2008. Les établissements de crédit britanniques se montrent ainsi plus prudents depuis le début de l’année. En témoigne la diminution de 4,0 points de pourcentage (pp) de la part des prêts dont le montant rapporté à la valeur du bien financé (Loan To Value, LTV) excède 75%, principalement au titre de ceux dont la LTV est comprise entre 75% et 90% (-3,2 pp). Pour infléchir cette évolution, et alors que l’indice des prix immobiliers Nationwide continue de croître, le gouvernement britannique entend favoriser l’accession à la propriété en encourageant les prêts dont la LTV pourrait s’élever jusqu’à 95%.
Le projet du gouvernement parait difficilement conciliable avec la vigilance accrue des banques, qui enregistrent par ailleurs une augmentation sensible de leur coût du risque[1], et le resserrement de la contrainte en capital associée par la Banque d’Angleterre (BoE). Celle-ci envisage une éventuelle exigence en capital supplémentaire[2] et introduit une augmentation de la pondération associée aux crédits hypothécaires dans l’approche fondée sur les notations internes[3]. Applicables dès janvier 2022, ces règles seront plus ciblées et plus rapidement applicables que l’output floor, qui vise également à corriger les pondérations des modèles internes des banques mais qui porte sur l’ensemble de leur portefeuille.