Les pressions désinflationnistes s’intensifient dans les services

11/09/2020

Le rattrapage de l’activité a été bien plus marqué dans le secteur industriel, porté par un rebond des dépenses en biens de consommation. La hausse des ventes de détail sur le baromètre le montre. L’impact des mesures sanitaires sur l’activité industrielle est, par ailleurs, moins conséquent que dans les services. En effet, et à l’inverse d’autres pays (Espagne, France), l’indice de confiance des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier a enregistré une nouvelle progression en août (+1,2 point à 53,1 points). Cette amélioration au cours de l’été s’observe clairement sur le baromètre. Le sous-indicateur pour les commandes de production a ainsi atteint son niveau le plus élevé depuis dix-huit mois (56,3). La production industrielle s’est redressée encore en juillet (+7,4%), se situant désormais 5,3% en dessous de son niveau de février.

À l’inverse, l’indice PMI pour les services retombe en août sous la barre de 50, indiquant une contraction (47,1). Les chutes d’activité dans ce secteur ont un effet de plus en plus marqué sur les prix. L’inflation dans les services (hors tabac) a, ainsi, atteint en août son plus faible niveau depuis le début des statistiques actuelles (janvier 1996). Cette tension à la baisse se généralise à de nombreux secteurs (transports, communication, loisir, alimentaire). L’indice des prix à la consommation (IPC) total a ainsi chuté 1,3% en variation mensuelle et -0,5% en glissement annuel.

La demande reste freinée par un taux d’épargne en hausse et un marché du travail très affaibli. L’emploi a enregistré en juillet sa première hausse depuis cinq mois (+84 990), mais cela ne comble qu’une infime partie des emplois détruits au cours des mois précédents (-556 460 entre février et juin). Le taux de chômage a atteint 9,7% en juillet. Comme dans de nombreux pays, le dispositif de chômage partiel a permis de freiner les licenciements, mais certains ne pourront être évités compte tenu du choc économique massif subi au premier semestre. En effet, la seconde estimation du PIB réel montre une chute d’activité de 12,4% au T2, ce qui correspond néanmoins à une légère amélioration par rapport aux chiffres initiaux (-12,8%).

ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE
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