Le rapport d’Eurostat, publié cette semaine, confirme que l’économie espagnole a été la plus gravement touchée de la zone euro par la pandémie de Covid-19, le PIB réel enregistrant une chute trimestrielle de -18,5%. La résurgence de l’épidémie et les restrictions d’activité remises en place vont impacter la reprise économique jusqu’à la fin de l’année, au moins. Même si le nombre de demandeurs d’emploi a diminué en août (-34 371), ils sont encore 765 000 de plus qu’en février (d’après l’agence pour l’emploi espagnole, données ajustées).
Les indicateurs de confiance des directeurs d’achat (PMI) ont par ailleurs fléchi en août. L’indice composite a baissé de 52,8 à 48,4 points, retombant ainsi en zone de contraction d’activité. L’indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services sont tous deux repassés sous la barre des 50. Ces chiffres corroborent les indices de confiance de la Commission européenne dont l’indice du sentiment économique a également baissé de 90,6 à 88,1 le mois dernier.
Cependant, les ventes de détail ont rebondi significativement au début de l’été, tout comme les ventes automobiles qui sont repassées au-dessus de leur niveau de février. Les aides gouvernementales à l’achat de véhicules plus propres (programme Renove 2020) ont stimulé la demande. Le redémarrage d’autres secteurs de production, et en particulier les biens d’investissement, reste plus poussif. Les exportations ont, entre mai et juin, comblé près des deux tiers de la chute observée au cours des deux mois précédents. Cette amélioration est peu visible sur le baromètre actuel mais elle se matérialisera dans les prochains mois.
La chute d’activité du premier semestre a un effet baissier de plus en plus notable sur les prix à la consommation, avec un niveau de -0,52% en glissement annuel en août. L’IPC sous-jacent (hors énergie et aliments périssables) n’a grimpé que de 0,43% en glissement annuel en août, soit la hausse la plus faible depuis avril 2015. Cela est principalement dû aux prix des services, secteur dont l’activité a été affectée bien plus fortement par la Covid-19. En effet, la baisse de l’IPC des services (hors loyers), au cours des six derniers mois, était la plus marquée depuis le début des statistiques actuelles (janvier 2002).