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Europe du sud : les bons résultats des comptes publics

23/02/2023

Les comptes publics pour 2022 sont progressivement dévoilés par les autorités nationales, et un constat se dégage au sein des pays du sud de l’Europe (Espagne, Portugal, Grèce) : les finances d’Etat se sont encore sensiblement améliorées l’an passé.

Transcription

Les comptes publics pour 2022 sont progressivement dévoilés par les autorités nationales, et un constat se dégage au sein des pays du sud de l’Europe, (Espagne, Portugal, Grèce) : les finances d’Etat se sont encore sensiblement améliorées l’an passé.

Malgré la crise énergétique et les soutiens budgétaires mis en place par les gouvernements pour faire face à celle-ci, la croissance de l’activité et de l’emploi dans ces pays, qui a été meilleure qu’attendu, a permis d’accroitre sensiblement les recettes fiscales.

L’inflation des prix à la consommation et, dans une moindre mesure celle des salaires, ont également gonflé les revenus. Bien entendu, les dépenses publiques ont progressé de façon soutenue, sous l’effet des mesures destinées pallier au choc inflationniste, mais moins fortement que les revenus.

En Grèce, le déficit primaire s’est réduit en dessous de EUR 300 million l‘an passé, contre EUR 1,5 mds en 2021. Il faudra attendre le 7 mars pour que les chiffres du PIB pour le quatrième trimestre 2022 soient dévoilés, mais il est clair que le déficit primaire s’est établi en dessous de 1% du PIB, contre 5% en 2021

Au Portugal la balance primaire enregistre un excédent de près de 3 mds d’Euros, ce qui devrait déboucher sur un ratio sur PIB supérieur à 1%, alors que le pays enregistrait un déficit équivalent à 0,8% du PIB en 2021. Espagne et en Italie, la tendance est aussi clairement à l’amélioration des équilibres budgétaires Si on inclut les charges d’intérêts sur la dette, les soldes budgétaires de ces pays restent en déficit, mais ce dernier se réduit aussi significativement.

Le redressement de l’activité économique et surtout de l’emploi a joué à plein régime. L’emploi a progressé en 2022 de plus de 5% en Grèce, près de 4% en Espagne et 2,0% au Portugal.

Ces améliorations, meilleures qu’attendu, offrent aux autorités des marges de manœuvre supplémentaires pour poursuivre les mesures de soutien en 2023, dans un contexte notamment où la trajectoire de l’inflation en zone euro reste incertaine. Des mesures fortes ont déjà été prises, notamment avec un rehaussement important du salaire minimum, de 8% en Espagne ou encore 6,4% au Portugal. Ce salaire minimum a été augmenté de près de 10% en Grèce au cours de l’année 2022 et une nouvelle hausse est attendue en avril.

Le ralentissement marqué de l’activité attendu en 2023 en zone euro n’épargnera, évidemment pas les pays du sud de l’union monétaire. Cependant, et comme le rappelle la Commission européenne dans ses dernières prévisions en date du 1er février, ces pays enregistreraient des taux de croissance une nouvelle fois supérieurs à la moyenne de la zone euro, qui s’établirait à 0,9%.

Pour conclure, Après la crise sanitaire qui a conduit à une hausse brutale de l’endettement public partout en Europe, les craintes d’un nouveau rebond à la suite du choc énergétique étaient légitimes, est plus importantes encore pour les pays très endettés comme ceux du sud de l’Europe. Ce scénario ne s’est, jusqu’à présent pas matérialisé.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE