Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
+33(0)1 42 98 79 82 francois.faure@bnpparibas.com
Notre baromètre des indicateurs de la Turquie montre une bonne résistance de l’économie jusqu’en février/mars. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas imposé de confinement généralisé de sorte que le choc d’offre est moins fort que dans les autres économies européennes. Par ailleurs, la banque centrale a baissé son taux directeur de 200 points de base depuis la mi-mars et le gouvernement a annoncé qu’un tiers du programme de relance, d’un montant de TRY 100 mds (2,3% du PIB), avait déjà été dépensé à la mi-avril. Nous anticipons une récession limitée à -2% pour 2020.
Les pays émergents sont durement affectés par la pandémie même si, Chine mise à part, le décompte officiel des victimes est encore faible en comparaison avec les pays développés. La vague de récession/ralentissement n’en est qu’à son début et ses effets s’étendront probablement au-delà de 2020 car le choc réel (arrêt des activités à cause du confinement) se triple d’un choc financier et d’un choc sur les prix des matières premières. Les sorties de capitaux et le gel des marchés d’émission de dette internationale augmentent le risque de refinancement en dollar. Les filets de sécurité pour le traitement préventif des défauts se mettent en place, mais pour les pays les plus vulnérables, la solution passera probablement par un moratoire ou un allègement de dette.
Les indicateurs du radar de l’économie turque dépeignent une économie qui résiste au ralentissement économique mondial et aux incertitudes liées à l’engagement militaire en Syrie. La croissance du PIB réel a nettement rebondi au T42019 (+5,9% sur un an contre 1% au T3) grâce notamment à la consommation privée et au retour à la confiance des chefs d’entreprise. Le moral des ménages s’est, en revanche, dégradé avec la hausse du chômage, mais ces derniers ont pu bénéficier de conditions de crédit à la consommation très attractives de la part des banques publiques dans un contexte de forte baisse des taux directeurs (ramenés de 24% fin juillet à 10,75%)