Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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En 2020, une politique économique très active a permis d’atténuer l’ampleur du choc récessif. La reprise au T3 a été vigoureuse et le redressement de l’activité s’est poursuivi au T4, en dépit de quelques signes de ralentissement en fin d’année. Malgré une forte volatilité des investissements directs et de portefeuille, et la dépréciation du real, la vulnérabilité extérieure ne s’est pas accentuée. En 2021, même si le maintien des mesures monétaires devrait permettre de soutenir l’activité, la nouvelle flambée de l’épidémie de Covid-19, les retards pris dans la campagne de vaccination, les incertitudes concernant la reprise du processus de consolidation budgétaire et le manque de progrès des réformes sont autant de sujets susceptibles d’agiter les marchés et de déstabiliser la reprise
Face à des taux d’investissement structurellement faibles et à une stagnation de la productivité, le Brésil s’est principalement appuyé sur des facteurs démographiques pour alimenter sa croissance économique. Toutefois, face au vieillissement rapide de sa population et à la baisse de son taux de fécondité, le bonus démographique du Brésil s’estompe progressivement. Pour relever ses perspectives de croissance à moyen terme (augmenter sa croissance potentielle), le Brésil doit stimuler l’investissement du secteur privé et améliorer la productivité globale de ses facteurs de production
L’épidémie montre des signes de ralentissement. La reprise économique au T3 est plus vive qu’attendu mais elle est très hétérogène. Par ailleurs, la banque centrale interrompt son cycle d’assouplissement monétaire et élargit sa palette d’outils en recourant aux principes de la forward guidance. Le programme d’aides d’urgence aux plus démunis participe au regain de popularité du Président Bolsonaro mais porte le déficit budgétaire à un niveau record. Les négociations budgétaires pour 2021 cristallisent les tensions et mettent en lumière un arbitrage difficile entre soutien aux plus démunis et consolidation budgétaire. Quant à la monnaie, en plus de ses accès de faiblesse, elle souffre toujours d’une très forte volatilité
L’économie brésilienne migre progressivement vers un nouvel équilibre macroéconomique. Le secteur privé y sera amené à jouer un rôle plus important dans l’allocation des ressources. Cette transition résulte à la fois d’une conception évolutive du rôle de l’État mais aussi d’une nécessité de consolider les comptes publics. La nature de l’ajustement budgétaire opéré depuis quelques années a cependant eu des répercussions délétères sur les investissements publics et privés, au point de contraindre la reprise et les perspectives de croissance à moyen terme. L’impact sur l’économie de l’épidémie de Covid-19 a également rebattu les cartes concernant les perspectives d’investissement des entreprises et d’évolution du PIB potentiel
Début juin, l'Organisation mondiale de la santé déclarait l'Amérique latine nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19. Depuis, seul le Chili est parvenu à infléchir la courbe de nouveaux cas journaliers ; le Pérou semblait également sur la bonne voie mais la décrue s’est arrêtée depuis un mois. Ces deux pays ont toutefois été confrontés à une mortalité élevée par rapport à la taille de leurs populations. La Colombie et l'Argentine — deux pays ayant mis en place un confinement strict dès le début de la pandémie et ayant connu jusqu’alors une mortalité plus faible par rapport à la taille de leurs populations — font face à un nombre croissant de nouveaux cas et de décès
Alors que l’épidémie de Covid-19 continue de progresser, les mesures de confinement ont commencé à s’assouplir dans certaines régions du pays. La baisse d’activité au T2 devrait être forte avec un creux atteint en avril. Le scénario d’un redressement rapide de l’économie semble contraint par la faiblesse des moteurs de croissance, notamment l’investissement. Des mesures de politique budgétaire et monétaire continuent d’être annoncées ou prolongées pour contenir les effets de la crise. Tandis que les équilibres budgétaires se dégradent et que la monnaie reste faible, la poursuite du cycle d’assouplissement monétaire a contribué à doper la Bourse.
Le choc massif sur l’économie lié à la crise sanitaire du coronavirus va retarder la reprise économique brésilienne, interrompre le processus de consolidation budgétaire et suspendre l’avancée des réformes. Si l’ampleur du choc récessif demeure encore très incertaine, des mesures ont été prises pour atténuer l’impact du confinement sur l’activité, prévenir une forte progression du chômage et éviter que les tensions sur la liquidité ne se transforment en problème de solvabilité. Les capacités d’intervention des autorités monétaires contrastent avec celles plus limitées du gouvernement du fait de la fragilité des comptes publics. Les marchés financiers brésiliens - très fortement chahutés au T1 - devraient continuer d’être mis à l’épreuve.
Malgré un contexte externe plus difficile, la reprise économique brésilienne semble gagner du terrain, tirée par une demande interne qui se raffermit. Bien que les comptes externes se soient dégradés et que des interrogations subsistent quant à la capacité de l’économie à monter en régime, les perspectives de croissance pour 2020 sont mieux orientées. L’assouplissement des conditions monétaires et financières devrait profiter au marché du crédit mais peser sur le real. Pour sa première année en poste, la chute de popularité du président Jair Bolsonaro contraste avec des avancées notables sur le plan des finances publiques.
Si l’on considère les créanciers de la Colombie par lieu de résidence et par type d'institution au cours des 10 dernières années, trois dynamiques apparaissent : premièrement, les non-résidents ont accru leur exposition à la dette souveraine, à la fois en termes relatifs et absolus, puisque le poids de la dette du gouvernement général a augmenté de 20 points de PIB sur la période observée. Deuxièmement, une grande partie de cette hausse est due aux sociétés non-bancaires étrangères (essentiellement gestionnaires d’actifs). Ces dernières se sont en effet substituées aux banques locales pour financer la dette souveraine