Particulièrement endeuillé par l’épidémie de Covid-19 (plus de 126 000 Britanniques y ont déjà succombé), le Royaume-Uni n’en reste pas moins l’un des pays qui, aujourd’hui, vaccinent le plus. Avec 31 millions de doses injectées depuis le début de l’année, le taux de couverture de sa population atteint 46%, contre 14% seulement dans l’Union européenne (UE), dont le retard comme le degré de frustration vis-à-vis de son fournisseur britannique augmentent. Conséquence outre-Manche, la maladie régresse. Avec désormais moins de 90 décès quotidiens (contre 1 500 au pic de la vague épidémique de janvier) et un taux de contaminations au plus bas depuis l’apparition du virus, l’espoir d’en sortir se matérialise enfin. Soumise à la double peine du Brexit et de la crise sanitaire, l’économie parvient même à se stabiliser.
En janvier, un confinement strict ainsi qu’une chute historique des exportations vers l’UE - conséquence de la réintroduction des barrières non-tarifaires - ont encore fait baisser le PIB de 3%, après que celui-ci eut déjà chuté de près de 10% en 2020. Mais depuis, les indicateurs d’activité se redressent. C’est notamment le cas des enquêtes auprès des directeurs d’achat, plus optimistes, ou encore des rapports de mobilité fournis par le moteur de recherche Google, moins figés. Présenté le 3 mars dernier par le Chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak, le Budget de la prochaine année fiscale (avril 2021-avril 2022) se veut résolument combatif. Déjà très sollicité en 2020 (où les déficits publics se sont affichés à 16,9% du PIB), il prévoit d’engager directement 60 milliards de livres, ou 3 points de PIB supplémentaires, dans l’économie afin de l’aider à surmonter l’épidémie. Le temps des sacrifices (hausse du taux de l’impôt sur les sociétés, gel des barèmes de l’impôt sur les revenus, etc.) viendra, lui, plus tard… en 2023