D’après la première estimation du Bureau de la statistique nationale (Office for National Statistics, ONS), le PIB du Royaume-Uni a rebondi de 15,5% au troisième trimestre, conformément aux attentes du consensus, du fait de l’assouplissement des mesures de restriction à la fin du premier confinement. Malgré cette augmentation record, le PIB reste près de 10% inférieur à son niveau de la fin de l’année 2019. Si le cas de l’Espagne est similaire, les PIB des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie sont tous revenus à environ 5% de leur niveau d’alors.
Les données mensuelles de PIB montrent qu’après une forte remontée en juin et juillet la reprise s’est essoufflée en août et septembre. De plus, s’il est vrai que les indices des directeurs d’achat (PMI) sont ressortis plus hauts que prévu en novembre – l’indice du secteur manufacturier ayant même dépassé 55 points –, cela ne suffira certainement pas à éviter une rechute du PIB au quatrième trimestre. En effet, au vu de la situation sanitaire, le gouvernement britannique a mis en place un confinement dans l’ensemble du pays à partir du 5 novembre.
Néanmoins, ce deuxième confinement devrait moins peser sur l’économie que le premier. D’une part, il sera plus court – Boris Johnson a confirmé cette semaine qu’il prendra fin le 2 décembre – et un peu moins restrictif que le précédent. D’autre part, le niveau de départ de l’économie est bien inférieur à ce qu’il était au premier trimestre. Ainsi, BNP Paribas anticipe une baisse de l’activité de « seulement » 3,7% au dernier trimestre – le PIB avait chuté de près de 20% au deuxième trimestre.
En outre, la fin de la période de transition, qui maintient le Royaume-Uni dans le marché unique et l’union douanière de l’UE, approche à grands pas. Si un certain optimisme se fait sentir ces derniers temps, un accord de libre-échange n’a toujours pas été trouvé à ce jour. Dans une étude publiée la semaine dernière, KPMG estimait que le PIB augmentera de 7,2% l’an prochain si un accord était trouvé, et de 4,4% dans le cas contraire.
C’est dans ce contexte que le Chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak a présenté mercredi son plan de dépenses pour l’année fiscale 2020-21. Ce « mini-budget » prévoit notamment GBP55 milliards pour financer la réponse des services publics à la crise sanitaire ; la plus forte hausse des dépenses courantes depuis quinze ans ; ainsi que des dépenses d’investissement à hauteur de GBP100 milliards, soit une hausse de GBP27 milliards par rapport à 2019-20.