Un vaccin serait-il disponible rapidement qu’il faudra encore de longs mois aux États-Unis et au reste du monde pour surmonter le traumatisme causé par la pandémie de Covid-19. Si l’économie américaine compte parmi celles qui ont le mieux récupéré - la Chine se plaçant hors concours - elle porte encore de nombreux stigmates, certains bien visibles dans notre « baromètre ».
Neuf mois après l’arrivée de la maladie, le marché du travail se caractérise par un important sous-emploi et est loin de fonctionner normalement. Le taux de chômage, bien qu’en recul, est le double de celui enregistré début 2020. À 6,8% en octobre, il minore la dureté d’une crise qui, encore aujourd’hui, se traduit par la perte de 10 millions d’emplois et l’exclusion de nombreux Américains de la population active. À l’approche de l’hiver, l’horizon conjoncturel s’assombrit, du fait de la reprise épidémique. À ce jour, le taux d’incidence de la Covid-19, soit le nombre de contaminations rapporté à la population, bat des records : près de 50 nouveaux cas quotidiens pour 100 000 habitants, un rythme désormais nettement plus élevé qu’en Europe. D’abord active dans les États ruraux (Dakota du Nord, Indiana, Kansas, Utah, Colorado, etc.), la maladie se propage à nouveau dans les grands centres urbains. Dans l’État de New-York, où le combat contre le Coronavirus est l’un des plus rudes, les écoles ferment, tandis que des couvre-feux s’imposent en Californie. Après des mois d’amélioration, les indices de mobilité fournis par les moteurs de recherche sur internet montrent un tassement de l’activité. Dans une intervention récente devant le Bay Area Council Economic Institute, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, envisageait de prochains mois « très difficiles ». Avant de reprendre sa course vers une normalisation complète, le baromètre de la conjoncture pourrait bien se contracter à nouveau aux États-Unis.