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Sri Lanka: les réserves de change augmentent mais la situation reste fragile

31/01/2024
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Plus de 18 mois après son défaut de paiement sur sa dette extérieure, la situation macroéconomique du Sri Lanka s’est améliorée, mais elle reste très fragile.

L’activité a rebondi au troisième trimestre après 8 trimestres consécutifs de contraction. La croissance devrait être négative sur l’ensemble de l’année 2023 (-3,6%), mais elle devrait atteindre près de 3% en 2024, soutenue notamment par la baisse des pressions inflationnistes (+2,6% en glissement annuel au S2-2023 vs +37,1% au S1-2023) et l’assouplissement monétaire.

Par ailleurs, les comptes extérieurs se sont consolidés. Officiellement, les réserves de change ont atteint USD4,4mds en décembre 2023, soit l’équivalent de 2,9 mois d’importations de biens et services, contre seulement USD1,9mds il y a un an.

Mais cette amélioration est fragile. D’une part, en excluant les swaps de change, les réserves « utilisables » ne couvrent que 1,3 mois d’importations selon le FMI. D’autre part, le redressement des comptes extérieurs résulte principalement des aides financières internationales, de la suspension du paiement du principal de la dette extérieure du gouvernement, de la contraction des importations (conséquence de la crise économique), et des restrictions imposées par la banque centrale sur les importations, les sorties de capitaux et l’accès à la devise. Ces restrictions sont toujours en application, même si elles ont été fortement assouplies depuis cet été. Avec le retour de la croissance, on s’attend à une hausse du déficit du compte courant.

Par ailleurs, la restructuration de la dette extérieure du Gouvernement n’est toujours pas finalisée. Ce dernier doit impérativement parvenir à obtenir rapidement un accord avec les créanciers privés pour répondre aux exigences du FMI et couvrir ses besoins de financement. Or, à ce jour, même si un accord de principe avec les créanciers publics a été obtenu en novembre 2023, les discussions avec les créanciers privés (61% de la dette extérieure du Gouvernement) sont toujours en cours.

Enfin, le programme du FMI est extrêmement ambitieux et les risques que le Gouvernement n’atteigne pas les objectifs fixés sont très élevés. Le déblocage du prêt FMI serait alors suspendu et le Gouvernement n’aurait alors plus accès aux financements en devises dont il est totalement dépendant.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE