Baromètre

Rééquilibrage difficile

18/07/2021
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CHINE : ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE DES INDICATEURS

La croissance économique a atteint 7,9% en glissement annuel (g.a.) au T2 2021, contre 18,3% au T1 2021. Cette normalisation – qui concerne les taux de croissance de l’activité de tous les secteurs et de toutes les composantes de la demande – était largement anticipée étant donné les effets de base beaucoup moins favorables constatés depuis le printemps. Elle explique la contraction de la zone bleue par rapport à la zone en pointillés sur notre baromètre. En glissement trimestriel corrigé des variations saisonnières, la croissance du PIB réel est passée de 0,4% au T1 2021 à 1,3% au T2 (données du Bureau statistique chinois), un léger rebond qui relativise le dynamisme de l’activité. En effet, le redressement de l’activité dans les services et de la consommation privée se poursuit mais reste fragile. Le secteur des services a néanmoins retrouvé un taux de croissance supérieur à celui de l’industrie depuis le mois de mars. L’activité dans les services a ainsi progressé de 8% en g.a. au T2 2021 (contre 15,6% au T1) ; dans l’industrie, elle a progressé de 7% en g.a. au T2 (contre 24,4% au T1).

Au cours des dernières semaines, les autorités se sont montrées plus prudentes dans la normalisation (i.e. le resserrement) de la politique économique, reconnaissant que la base du redressement de l’activité depuis un an reste déséquilibrée. Sur le plan monétaire, elles viennent même de réduire les coefficients de réserves obligatoires de 50 points de base pour l’ensemble des institutions financières (la baisse, effective au 15 juillet, est la première depuis quinze mois). Cette mesure vise à maintenir des niveaux de liquidité domestique suffisamment confortables pour encourager une baisse des coûts de financement et soutenir, en particulier, le redressement des PME et des microentreprises. Par conséquent, la croissance des crédits totaux à l’économie, qui a ralenti depuis le mois d’octobre 2020, pourrait se stabiliser à très court terme, tirée par les prêts bancaires.

Sur le plan budgétaire, la priorité est donnée à l’ajustement des comptes publics tout en maintenant les aides aux entreprises les plus fragiles. La modération des dépenses publiques s’est ainsi principalement traduite par un ralentissement marqué de l’investissement dans les infrastructures au cours des derniers mois. Au contraire, l’investissement manufacturier, qui a redémarré tardivement l’an dernier, semble enfin jouer le rôle de moteur de l’investissement intérieur. Il devrait continuer de se redresser au S2 2021, stimulé par le dynamisme des exportations (qui ont augmenté de 30% en g.a. au T2 2021), par des taux d’utilisation des capacités de production très élevés et l’amélioration des profits des entreprises.

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