Avec près de 35 000 contaminations quotidiennes recensées la semaine dernière, la Covid-19 gagne à nouveau du terrain au Royaume-Uni. En cause, le variant « indien », rebaptisé Delta, 40% à 60% plus transmissible que son prédécesseur « anglais » (rebaptisé Alpha). Signe néanmoins encourageant et preuve de l’efficacité du vaccin, l’augmentation des formes graves apparait nettement atténuée au regard des vagues antérieures. D’après les statistiques du National Health Service, le taux de conversion en hospitalisations des cas d’incidence pourrait avoir été divisé par quatre, dans une population désormais majoritairement vaccinée (51% des Britanniques ont reçu deux doses). Face à cette situation, à mi-chemin entre la flambée épidémique et l’immunité collective, le gouvernement a finalement décidé de laisser faire. De manière un peu contradictoire, chacun est désormais « invité » à appliquer des mesures qui ne s’imposent plus légalement, tels les jauges de personnel en entreprise, le port du masque dans les transports publics ou l’exigence du « pass sanitaire ». La suite est à écrire mais, de l’aveux même du premier ministre, Boris Johnson, elle pourrait se traduire par une envolée des contaminations, jusqu’à 100 000 cas par jour. Fût-elle freinée, la courbe des décès, qui s’était stabilisée sous la barre des 130 000 victimes, remonterait immanquablement.
Ne plus entraver l’économie au moment où celle-ci redémarre, quitte à composer avec le principe du « quoi qu’il en coûte ». De fait, tous les indices de la conjoncture britannique témoignent d’un très fort rebond de l’activité au deuxième trimestre de 2021, qui verrait le PIB progresser de 4% à 5% par rapport au trimestre précédent et revenir à 95% de son niveau pré-pandémique. Bien visible sur notre « baromètre », l’explosion des ventes au détail, qui a accompagné la levée des restrictions sanitaires, promet des chiffres de consommation privée particulièrement élevés.