EcoPerspectives // 1er trimestre 2019
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consommation privée a reculé de 0,1 %, freinée par des pertes de
pouvoir d’achat, la dégradation de la confiance des ménages sous
l’effet de la chute des prix des actifs, et une augmentation de
l'épargne de précaution. Les ménages italiens ont encore réduit
leurs dépenses en biens de consommation non durables (-1% g.a.),
tandis que les dépenses de services ont légèrement augmenté.
3- Italie : exportations par destination
L’incertitude politique intérieure et l'aggravation des tensions
géopolitiques pèsent sur la confiance des chefs d’entreprises, qui a
atteint son niveau le plus bas depuis trois ans et demi. La
contraction économique freine également le redressement de la
rentabilité des entreprises. Au troisième trimestre, l’excédent brut
d’exploitation en pourcentage de la valeur ajoutée a reculé à 41,4 %,
en retrait de plus de deux points de pourcentage par rapport à deux
ans auparavant. Conséquence, les sociétés non financières
italiennes ont de nouveau repoussé leurs dépenses
d’investissement et accru leur matelas de liquidités avec une
épargne de près de EUR 360 mds. De plus, les investissements
publics ont fortement chuté, reculant en termes nominaux de plus
de 10 % (g.a.) au T3. De juillet à septembre, la formation brute de
capital fixe a retranché 0,2 point à la croissance globale du PIB.
Source : Istat
pays qui reste néanmoins une destination marginale pour les
exportations italiennes, la Suisse (+8,8 %), et les États-Unis (+6,2 %
grâce au pic de +15,8 % enregistré en novembre).
Au cours des années 2012 à 2016, les sociétés exportatrices
italiennes ont vu le montant moyen de leurs exportations augmenter
de EUR 1,93 million à EUR 2,02 millions. Ce chiffre découle de
l’accroissement du montant exporté pendant la période (+7,5 %),
une progression plus de deux fois supérieure à celle du nombre
■
Exportations : une reprise incertaine
Après une chute en septembre, les exportations italiennes ont
enregistré une hausse de +9,6 % (g.a.) en octobre, avant de se
stabiliser en novembre. Pendant les onze premiers mois de l’année,
les ventes à l’étranger ont atteint à EUR 386 mds, 3,5 % de plus
que pour la même période de 2017. Par ailleurs, la valeur des biens
importés s’est élevée à environ EUR 391 mds (+5,7 %, g.a.).
d’opérateurs
à
l’exportation (+3 %, soit 5 750 unités
supplémentaires). Cette évolution concerne l’ensemble des
entreprises de 20 salariés et plus.
Parmi les principaux biens exportés, les produits de la métallurgie et
du travail des métaux ont progressé de 5,7 % (g.a.), les produits
pharmaceutiques de +8 % (g.a.), les machines-outils et matériels de
Sur la même période, le nombre moyen de pays importateurs par
entreprise a également grimpé à 6,2 en moyenneꢀ; pour autant, la
part des exportateurs n’ayant qu’un seul client à l’international est
restée inchangée après avoir légèrement diminué au cours des
dernières années. La (légère) progression du nombre de marchés
desservis ne s’est pas accompagnée d’une plus grande
diversification des biens vendus. Celle-ci reste en effet limitée : plus
de la moitié des opérateurs n’exportent qu’un seul produit et la
grande majorité (94 %) exportent moins de 10 produits.
+
2,3 % (g.a.), les produits alimentaires de +3 % (g.a.) et les produits
textiles de +3,6 % (g.a.) entre janvier et novembre. Les exportations
de moyens de transport ont également augmenté alors que les
exportations automobiles ont chuté de 5,8 % sur les dix premiers
mois de l’année. Au cours de la même période, les importations
automobiles sont restées pour l’essentiel inchangées (0,1%),
générant un solde commercial négatif d’environ EUR 9,8 mds pour
le secteur.
Malgré une plus grande diversification des marchés, 50 % des
entreprises exportatrices italiennes desservent aujourd’hui deux
pays au plus, et représentent globalement 4 % environ des
exportations totales de l’Italie. Cette situation est assez comparable
à celle d’autres pays. Cependant, avec l’augmentation de la taille
des entreprises, la diversification des marchés à l’export des
opérateurs italiens reste plutôt limitée alors qu’elle croît
sensiblement en France et en Allemagne.
Concernant la destination des exportations italiennes, les ventes
aux pays de l’UE ont progressé de 4,4 %, entre janvier et novembre,
et celles aux pays non membres de l’UE, de 2,4 %. Résultat, les
exportations intra-UE ont représenté 56,8 % du total des
exportations italiennes au cours des onze premiers mois de 2018,
en légère hausse par rapport à l’ensemble de l’année 2017 (55,7 %)
et de l’année 2016 (55,9 %). Pour ce qui est, en particulier, des
pays de l’UE, les exportations italiennes ont fortement progressé à
destination des Pays-Bas (+12,1 %), de la Pologne (+7,4 %), de
l’Autriche (+6,5 %), de la France et de l’Allemagne (+4,4 et + 4,1 %
respectivement). Ces deux derniers pays restent les principales
destinations des ventes italiennes à l’étranger avec une part de
marché de 10,5 % et 12,7 %, respectivement, en légère hausse par
rapport à 2017. Les exportations vers les pays non membres de
l’UE ont augmenté, en particulier celles vers vers l’Inde (+11,9 %),
Paolo Ciocca
paolo.ciocca@bnlmail.com