Encore timide en mai, l’éclaircie conjoncturelle est franche en juin. De par sa construction, notre baromètre n’en porte pas encore la trace, mais elle est aussi remarquable que la chute qui l’a précédée. L’indice composite PMI de Markit est repassé en zone d’expansion, à 51,3 (estimation préliminaire), retrouvant presque son niveau d’avant-crise (52 fin 2019). Le terrain perdu en mars-avril a été quasiment regagné. Dans le secteur manufacturier, le climat des affaires rebondit même au-delà, retrouvant, à 55,5, son plus haut niveau depuis février 2018. Dans les services, l’écart à combler n’est que de 2 points.
Le message est un peu moins optimiste du côté des enquêtes de l’INSEE. Le rebond est conséquent pour l’indice composite (+18 points), les services (+26 points) et le commerce de détail (+21 points), mais il l’est nettement moins dans l’industrie (+7 points)*. À 78, l’indice composite est seulement moins bas ; il reste très en-deçà de sa moyenne de référence 100. Entre mai et juin, il a à peine repris la moitié du terrain perdu en mars-avril. L’amélioration reste due au vif redressement des soldes d’opinion relatifs aux évolutions futures, tandis que ceux relatifs aux évolutions passées demeurent très dégradés. Cela compromet l’anticipation qu’avril marque le creux de la production industrielle et mai le début de son redressement.
Les perspectives semblent, en revanche, meilleures du côté de la consommation des ménages en biens. En mai et juin, la proportion de ménages jugeant opportun de faire des achats importants est en très forte hausse et, en mai, l’enquête de la Banque de France sur le commerce de détail montre un très fort rebond. Dans ses deux dernières notes de conjoncture (27 mai et 17 juin), l’INSEE fait état d’un redémarrage plus rapide de la consommation (qui se situe, en juin, 5% en-deçà de son niveau en situation « normale ») que de la production (-12%).
Les nouvelles sont également encourageantes sur le front du marché du travail : le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A à Pôle emploi a reflué de 3,3% m/m en mai et les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) ont rebondi de 76% m/m ce même mois. Les ménages continuent toutefois de percevoir négativement la situation, leurs craintes concernant l’évolution du chômage ayant à nouveau augmenté en juin, même si ce n’est que légèrement.