La bonne tenue de l’emploi témoigne d’une certaine résilience de l’économie espagnole aux chocs économiques multiples auxquels elle est confrontée. Selon l’office pour l’emploi espagnol (SEPE), 33 366 actifs supplémentaires (+0,2% m/m) se sont inscrits à la sécurité sociale en mai, treizième mois consécutif de progression. Le gouvernement s’attend, par ailleurs, à une nouvelle hausse en juin[1]. Le chômage se replie, quant à lui, de 41 069 en mai, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2008, porté par une nouvelle baisse de 21 974 chez les jeunes (25 ans et moins). Le nombre de jeunes sans emploi est passé sous le seuil des 200 000 pour la première fois depuis le début des statistiques actuelles en janvier 2001. Ce chiffre doit cependant être pris avec un certain recul puisque le taux d’activité de cette classe d’âge a fortement chuté depuis la crise de 2011. Ainsi, le taux de chômage dans le pays est resté stable depuis le début de l’année, à 13,3% en avril.
Autre bonne nouvelle, les enquêtes de confiance de la Commission européenne montrent un dynamisme particulièrement marqué dans le secteur de la construction, malgré les difficultés que rencontrent les entreprises (hausse des coûts de production, difficultés d’approvisionnement de certains matériaux). L’indice du climat des affaires dans le secteur a bondi en mai (+12,1 points à 21,6), atteignant son plus haut niveau depuis novembre 2005, tandis que les perspectives de recrutement n’ont pas été aussi bonnes depuis 22 ans. À l’approche de la saison estivale et du pic touristique, la confiance dans les services se maintient aussi à un niveau élevé en mai. La confiance des ménages remonte progressivement mais depuis un niveau très bas après son plongeon au premier trimestre 2022 lié au déclenchement de la guerre en Ukraine.
La situation reste très compliquée sur le front de l’inflation, qui continue de gagner du terrain en mai. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 8,4% a/a contre 8,3% en avril. Si l’instauration, le 15 juin dernier, d’un bouclier tarifaire sur le gaz naturel limitera l’inflation des prix énergétiques (+34,2% a/a en mai), l’augmentation des prix à la consommation s’accentue sur d’autres postes de dépenses, notamment les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+11,0% a/a), les équipements ménagers (+5,9%) et la restauration-hôtellerie (+6,3%).