Comme l’indique la zone bleue de notre baromètre, la conjoncture s’est, en général, dégradée au cours des trois derniers mois par rapport au trimestre précédent (zone délimitée par les pointillés). En témoignent, les statistiques liées à la production qui couvrent la période du confinement (mars à mai). Malgré l’absence de mesures de restrictions spécifiques à l’industrie, la production manufacturière était en baisse de 20,3 % ces trois derniers mois par rapport à la période décembre à février.
Quoi qu’il en soit, les secteurs les plus touchés ont été le tourisme et l’hôtellerie-restauration, ce dernier n’étant pas couvert par notre baromètre. En mars-avril, le nombre de nuitées a chuté de plus de 70 % en glissement annuel, tandis que d’autres branches du secteur des services ont enregistré une progression. Ainsi, les ventes en magasins de produits alimentaires, qui ont bénéficié de la fermeture obligatoire des bars et restaurants, se sont inscrites en hausse de 9,2 % sur la période mars-mai par rapport à décembre-février ; les ventes en ligne ont même progressé de 16,7 %. Cependant, l’ensemble des ventes au détail, hors automobile, a reculé de 1,4 % en raison des restrictions liées au confinement.
L'office des statistiques allemand Destatis a confirmé la forte détérioration de la conjoncture. Selon une première estimation, le PIB s'est contracté au T2 de 10,1% t/t. Il s'agit de la baisse trimestrielle la plus marquée depuis le début de la série en 1970.
Malgré la forte chute de l’activité, le taux de chômage est resté relativement bas – à 6,2 % en juin, contre 5,1 % en mars – les entreprises ayant largement recouru au dispositif de chômage partiel (Kurzarbeit). Suite à la levée progressive des mesures de confinement, le nombre de salariés au chômage partiel a diminué, passant de 7,3 millions en mai à 6,7 millions en juin, soit 20 % des actifs bénéficiant de l’assurance chômage.
La bonne nouvelle vient des enquêtes conjoncturelles de mai à juillet. Elles montrent, en effet, que la tendance s’est définitivement inversée. En juillet, les soldes d’opinion de l’enquête Ifo dans le secteur manufacturier, le bâtiment, le commerce et les services se sont tous améliorés, tout en restant solidement en territoire négatif. Par ailleurs, les ménages estiment que le pire est derrière eux. L’indice GFK sur la confiance des ménages s’est redressé en juillet, les anticipations économiques, les attentes en matière de revenu et la propension à acheter enregistrant de fortes hausses pour la troisième fois consécutive. La baisse des taux de la TVA, de 19 % à 16 % pour le taux standard et de 7 % à 5 % pour le taux réduit, introduite le 1er juillet dernier, dans le cadre du plan de relance du gouvernement, a contribué à cette embellie. Les effets du plan de relance sur l’activité économique devraient être plus visibles dans les prochains mois.