Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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Les défaillances d’entreprises ont poursuivi leur rebond en octobre et sont désormais de 10% supérieures à leur niveau d’avant-Covid (celui de 2019) en cumul sur les trois derniers mois, selon les données de la Banque de France.
Les exportations allemandes de biens se sont repliées en octobre selon Destatis, une nouvelle baisse qui succède à celles observées les mois précédents. Ainsi, les exportations pénalisent la croissance allemande depuis près d’un an, notamment celles à destination de la Chine. Toutefois, au mois d’octobre, ce sont les exportations vers l’Union européenne qui sont en repli, affectées par le repli de la croissance dans la région.
Après plusieurs trimestres de créations d’emploi élevées (89 000 en moyenne entre le T2 2022 et le T1 2023), le 3e trimestre a confirmé la perte de dynamisme observée au 2e (37 000 créations après 27 000). L’emploi salarié dans la construction et l’intérim se contractent. Toutefois, l’industrie continue de créer des emplois (12 000), tout comme les services marchands hors intérim (34 000).
Le spectre des premières estimations de la croissance du 3e trimestre est assez large, entre un chiffre très positif aux États-Unis (1,2% t/t) et un retour à la stagnation en Europe (-0,1% t/t en zone euro et 0% t/t au Royaume-Uni), après une accélération passagère au 2e trimestre. Dans le même temps, la croissance japonaise a enregistré une nette correction (-0,5% t/t) après deux trimestres très positifs. Les données de conjoncture, d’inflation et de marché du travail publiées au mois d’octobre font toutes état, plus ou moins, d’un refroidissement
L’Allemagne vient d’accumuler 4 trimestres de stagnation ou de croissance négative et les indicateurs de climat des affaires suggèrent que l’activité serait restée largement déprimée au début du 4e trimestre : les conditions contemporaines d’activité restent proches de leurs plus bas tant dans l’enquête IFO que dans l’enquête ZEW (-80 pour ce dernier en novembre). En ligne avec cet environnement déprimé, la production dans des secteurs clés (automobile, chimie et métallurgie) a de nouveau fléchi en septembre (au T3, elle est désormais près de 15% inférieure au pic atteint fin 2017 pour chacun de ces secteurs). Les exportations n’offrent pas de relais de croissance (-6% a/a au T3, chiffres en valeur de balance commerciale, source Destatis).
L’économie française est marquée par des signes croissants de refroidissement, en termes d’activité, d’emploi et d’inflation. Si la croissance est restée jusqu’ici en territoire positif, le climat des affaires de l’Insee, en repli à 97 en novembre (contre 100 entre juillet et septembre), signale une détérioration. La baisse d’activité déjà présente dans une partie de l’économie (logement, commerce alimentaire) a gagné, selon cette enquête, l’industrie, la construction neuve (hors logement) et le commerce automobile.
La dynamique de l’emploi salarié s’est récemment détériorée en zone euro, comme en témoignent les destructions d’emplois en France et en Allemagne au 3e trimestre. Ces destructions sont en partie expliquées par des secteurs cycliques, la construction notamment. Elles sont le signe que les contraintes de demande pèsent de plus en plus sur les entreprises et sur le marché du travail. Pour autant, les pénuries de main d’œuvre restent élevées dans les pays du nord de la zone euro et en Europe centrale et, de manière générale, dans les secteurs où la demande ne fléchit pas (aéronautique, rénovation des bâtiments notamment)
La France et l’Allemagne ont toutes deux détruit des emplois au 3e trimestre 2023 alors que de plus en plus d’entreprises pâtissent d’une demande en berne. Dans ce contexte, les pénuries de main d’œuvre pèsent moins sur l’activité économique, notamment en Allemagne où elles étaient plus fortes. Toutefois, ces pénuries persistent, car elles sont structurelles sur fond de taux de chômage faible. La production des secteurs bénéficiant de la demande la plus solide (actuellement l’aéronautique, singulièrement en France) peut en être pénalisée. Si ces pénuries ne sont pas résolues, elles pourraient même freiner le développement des secteurs d’avenir, notamment ceux associés à la transition écologique (électrification, rénovation).
La dynamique des exportations françaises s’est singulièrement essoufflée au fil de ces derniers mois. Si les exportations sont, sur les 9 premiers mois de l’année, de EUR 14 mds supérieures à celles enregistrées sur la même période de 2022, l’essentiel de ce gain a été obtenu dès le 1er trimestre. Sur les 2e et 3e trimestres, la hausse cumulée des exportations se limite à EUR 1 md (par rapport au T2 et T3 2022), avec au premier rang des progressions les exportations aéronautiques (+5,5 mds).
Les enquêtes de conjoncture du mois de septembre envoient des signaux divergents. La confiance des ménages se dégrade dans la plupart des pays, ce qui, dans certains cas (France, Espagne), souligne un léger regain d’inflation. Ce reflux de la confiance s’accompagne aussi, en règle générale, d’une baisse des intentions d’achats de biens durables, que l’on peut relier au niveau élevé des taux d’intérêt ainsi qu’à l’anticipation d’une détérioration modérée du marché du travail.
L’inflation allemande a repris le chemin de la baisse, après une stabilisation entre mai et août (6,4% a/a en août selon l’indice harmonisé), pour atteindre 4,3% en septembre, en raison d’abord d’effets de base (l’inflation désaisonnalisée était de 2,3% m/m en septembre 2022, contre une évolution plus normale de 0,3% en septembre 2023). Nous attendons une nouvelle baisse de près de 1 point de pourcentage de l’inflation en octobre pour la même raison.
Les courbes se sont croisées : l’inflation française, longtemps en deçà de celle de la zone euro, lui est désormais supérieure (5,7% en septembre contre 4,3% a/a, selon l’indice harmonisé). En moyenne, l’inflation française dépasse même en août-septembre de près de 0,5 point son niveau de juin-juillet (contre une décrue 0,6 point en zone euro). En cause, le rebond des prix de l’énergie.
L’économie allemande est affectée par la transmission du choc inflationniste à la consommation des ménages. Cette sous-performance reflète aussi des difficultés plus structurelles qui renvoient à la problématique du « Standort Deutschland ». Ces difficultés ont débuté peu avant la mise en œuvre des premières réglementations européennes visant à adapter le secteur automobile au changement climatique. Depuis lors, le secteur manufacturier a ainsi vu sa production et ses capacités de production se réduire. Dans un contexte toujours difficile, nous prévoyons une nouvelle récession au 2nd semestre 2023.
L’économie française connait une dichotomie entre les ménages et les entreprises. Si la consommation et l’investissement des premiers ont diminué en volume (-1,4% et -6,6% au T2 par rapport au T4 2021), l’investissement des secondes a progressé (+6,7% entre le T4 2021 et le T2 2023). Cet élément et la réduction des contraintes sur la production de matériels de transport ont soutenu la croissance au T2 (0,5% t/t) et devraient continuer de le faire à moyen terme. Dans les prochains trimestres, la croissance serait contrainte par la baisse de la demande due, en particulier, à une épargne des ménages élevée.
Avec +4% au T3 et +5% au T2, les défaillances d’entreprises cumulées sur 3 mois ont été, pour le 2e trimestre consécutif, supérieures à leur niveau d’avant-Covid sur la même période, selon les données préliminaires de la Banque de France. En cumul annuel, l’industrie, l’hébergement-restauration et les activités immobilières font partie des secteurs où les défaillances sont plus élevées qu’avant-Covid. Au global, le phénomène risque de s’amplifier avec une proportion de liquidations judiciaires plus conséquente que par le passé et un nombre plus élevé de grandes entreprises et ETI concernées par des défaillances.
Les exportations allemandes de biens ont augmenté de 2,6% a/a sur les sept premiers mois de l’année 2023 par rapport à la même période en 2022, mais une destination habituelle manque à l’appel : la Chine (-8%).
Aux mois d’août et de septembre, les indicateurs économiques des principales économies de l’OCDE soulignent une détérioration à plus ou moins brève échéance. Les enquêtes sur le climat des affaires au Royaume-Uni et en zone euro – et, en particulier, en Allemagne et en France – signalent un affaiblissement déjà marqué de la conjoncture. Aux États-Unis, il est anticipé, notamment par les ménages. Il interviendrait, selon nos prévisions, à partir du 4e trimestre. Le Japon fait exception, avec le maintien du PMI des services à un niveau élevé.
Alors que l’Allemagne sort à peine d’une récession, enregistrée au 4e trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023, les enquêtes de conjoncture soulignent le risque que le pays y retombe au 2nd semestre. La détérioration relevée par l’IFO est nette (85,7 en août, de retour à son faible niveau d’octobre 2022), tant dans l’industrie que dans les services.
Les premières données concernant le mois de juillet sont relativement bonnes (production manufacturière en hausse de 0,7% m/m). Néanmoins, les enquêtes de conjoncture pour la France soulignent une détérioration.
La croissance française a surpris à la hausse au 2e trimestre 2023. Dans le même temps, les marges des entreprises se sont redressées et leurs trésoreries sont restées favorables. Elles ont ainsi pu continuer à faire croître leur investissement, nonobstant des taux d’intérêt plus élevés. A contrario, la consommation et l’investissement des ménages se sont contractés. Pourtant, le revenu disponible brut des ménages a progressé et leur pouvoir d’achat est supérieur à il y a un an. Ces derniers ont préféré augmenter leur épargne financière, alors que la hausse des taux a pesé sur leurs investissements et leurs achats de biens durables : une épée de Damoclès qui pèse sur la croissance française, que nous anticipons à 0,5% en 2024.
À Jackson Hole le 25 août 2023, Jerome Powell a livré une analyse détaillée de l’inflation américaine. Il a notamment mis l’accent sur les trois grandes composantes de l’inflation sous-jacente qui permettront de suivre les progrès réalisés sur le chemin de la désinflation. On y voit deux tendances encourageantes – la baisse importante de l’inflation des biens (hors énergie et alimentation) et le début de reflux de l’inflation des services liés au logement – mais aussi, et surtout, une troisième tendance, préoccupante : l’absence de baisse dans les autres services.
Le 2e trimestre a été marqué par une nette réduction des créations d’emploi. Cette baisse peut sembler naturelle dans un marché du travail qui a rapidement effacé le choc lié à la Covid-19 et dans le contexte d’une croissance du PIB plus modérée (outre quelques exceptions, comme au 2nd trimestre 2023). Elle reflète toutefois la détérioration de certaines dynamiques sectorielles (dont le bâtiment) même si des évolutions plus favorables s’observent dans d’autres secteurs, l’industrie, notamment.
Le mois d’août 2023 marque un rebond de l’inflation en France qui tranche avec la désinflation observée lors des mois précédents. L’énergie est la première cause de ce rebond lié à la hausse du tarif réglementé de l’électricité et à l’augmentation des prix du carburant. A moyen-terme, la perspective du maintien d’une inflation énergétique positive devrait retarder la baisse de l’inflation en-deçà du seuil des 2%.
Au mois de juillet, la divergence est restée de mise entre les principales économies de l’OCDE. Les enquêtes de conjoncture ont montré des signes de ralentissement plus marqués en Europe qu’aux Etats-Unis, où divers indicateurs (ISM non manufacturier, enquêtes auprès des ménages) se sont même améliorés.
Les enquêtes de conjoncture se sont de nouveau détériorées, qu’il s’agisse de l’IFO (88,5 en juin contre 93,4 en avril) ou du ZEW (-14,7 en juillet contre 28,1 en février). La dynamique erratique des nouvelles commandes à destination de l’industrie, qui ont rebondi de 6,4% en mai (après un plus bas en avril 2023 depuis mai 2013), souligne l’une des contraintes à l’œuvre : l’irrégularité de l’activité dans les matériels de transport qui reste soumise à l’instabilité de ses approvisionnements.