Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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Dans les quatre zones couvertes (États-Unis, zone euro, Royaume-Uni, Japon), la progression des salaires se maintient au-dessus de l’inflation, ce qui soutient les gains de pouvoir d’achat des ménages mais contribue, Japon mis à part, à maintenir l’inflation dans les services à des niveaux élevés. Les indices de pressions sur les prix (page 19) et les prix à la production remontent modérément.
Après une accalmie, les tensions sur le commerce maritime mondial refont surface. Selon l’indice Freigthos, le fret mondial a rebondi de 40% entre la dernière semaine du mois d’avril et la dernière semaine du mois de mai. Celui-ci est ainsi revenu sur les niveaux observés en février, lorsque le conflit en mer Rouge avait gagné en intensité. La remontée des cours varie toujours nettement entre les différentes voies maritimes et s’avère plus marquée entre les échanges allant de la côte ouest des États-Unis à la côte est de la Chine.
Si un doute pouvait éventuellement encore persister, les dernières déclarations de Philip Lane permettront a priori, d’entériner une première baisse des taux directeurs de la BCE lors de la prochaine réunion de politique monétaire du 6 juin. L’évolution actuelle de l’inflation en zone euro permet en effet à la BCE d’amorcer une détente monétaire, bien que de nouvelles pressions à la hausse semblent émerger. L’inflation a reflué, à la marge, en avril, de 2,43% à 2,37% a/a, tandis que l’inflation sous-jacente a reculé plus franchement de 2,95% à 2,66%
L’estimation préliminaire de la croissance au premier trimestre n’a pas dissipé les doutes sur l’état de la demande intérieure au Royaume-Uni. Bien que l’inflation ait baissé, que les salaires réels et la confiance des ménages se soient améliorés, les consommateurs britanniques restent frileux. En hausse de seulement 0,2% t/t au T1, la consommation des ménages ne comble en effet qu’une petite partie de la contraction enregistrée les deux trimestres précédents (-1,0% en cumul). Par ailleurs, les ventes au détail ont encore surpris défavorablement en avril, accusant un repli en volume de 2,3% m/m, après une légère baisse en mars (-0,1% m/m).
Dans cet Audiobrief Guillaume Derrien discute des évolutions récentes de la balance commerciale de l’union européenne. Celle-ci est repassée en excédent en 2023. Malgré la montée en gamme de la Chine dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée, l’excédent commercial dans les industries traditionnellement porteurs (industries pharmaceutiques, automobile) se maintient à des niveaux historiquement élevés.
La désinflation sur les biens alimentaires et les biens manufacturés se poursuit, dans son ensemble, tandis que la déflation sur les prix de l’énergie s’est – à l’exception du Royaume-Uni- largement atténuée. Hormis au Japon, les indicateurs de pression sur les prix (côté offre) ont rebondi ces derniers mois (page 19) et la progression des salaires dépasse celle de l’inflation dans l’ensemble des zones couvertes (page 27).
La publication, ce mercredi 15 mai, de la seconde estimation flash du PIB pour la zone euro n’a apporté aucun changement notable par rapport à l’estimation initiale. Elle confirme toutefois une reprise encourageante de l’activité économique. Le PIB réel en zone euro a rebondi de 0,3% t/t, comme annoncé dans le rapport précédent, une hausse qui met fin à deux trimestres de légère contraction (-0,1% t/t pour le T3 2023 et le T4). La croissance a été tirée par les économies baltes (Lettonie et Lituanie à +0,8% t/t), ainsi que par les économies du sud de l’Europe, notamment l’Espagne et le Portugal, qui ont vu leur activité croître de 0,7% au T1, au même rythme que le trimestre précédent
Depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2001, le déficit bilatéral de l’Union européenne avec le pays est passé de EUR 39 mds à EUR 294 mds en 2023 (données Eurostat). C’est de loin la dégradation la plus importante enregistrée par le Vieux Continent avec un partenaire commercial, même si, dans son ensemble, la balance commerciale de l’UE avec le reste du monde est repassée en excédent en 2023.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a publié en avril son dernier jeu de prévisions dont le message est plutôt positif1. Après un repli de 1,2% en 2023, le volume des échanges mondiaux en biens rebondirait de 2,6% en 2024, une progression peu ou prou en ligne avec la croissance de l’économie mondiale, attendue par l’OMC à 2,7%. Parmi les principaux soutiens au commerce mondial, l’organisation de Genève met en avant la baisse anticipée de l’inflation en 2024 et 2025. Celle-ci permettrait de soutenir le pouvoir d’achat et, par conséquent, la consommation de biens manufacturés.
Après deux années de déficit, la balance commerciale de l’UE est repassée dans le vert en 2023 soutenue, notamment, par la baisse des prix de l’énergie. L’excédent commercial dans les secteurs traditionnellement porteurs (industries pharmaceutiques, automobile) se maintient à des niveaux historiquement élevés. La montée en gamme de la Chine dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée a conduit, au fil des années, à une dégradation du solde commercial de l’UE vis-à-vis de ce pays. Les importations de véhicules automobiles en provenance de Chine ont notamment triplé entre 2019 et 2023.
Après deux années – 2021 et 2022 – de nette amélioration liée à la reprise d’activité post-Covid, 2023 marque un coup d’arrêt dans le rétablissement des finances publiques en zone euro. Selon les résultats préliminaires publiés ce lundi par Eurostat, le déficit public a diminué en 2023 de seulement 0,1 point de PIB, à 3,6%. Le déficit primaire a baissé également, dans la même ampleur, à 1,9% du PIB.
L’activité en zone euro devrait progressivement se renforcer au cours de l’année 2024, portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et la baisse des taux d’intérêt. Le secteur industriel en zone euro fait toutefois face à des problèmes structurels importants, que la baisse des taux directeurs de la BCE n’endiguera pas (ou peu). La montée en puissance du fonds de relance européen permettrait théoriquement aux pays du sud de la zone euro, qui en sont les principaux bénéficiaires, de surperformer à nouveau en 2024. Néanmoins, à ce stade, ses effets ont été relativement limités et les problèmes d’implémentation – mis en évidence dans un rapport récent de la Commission européenne – ne se dissiperont pas totalement cette année.
Les perspectives économiques au Royaume-Uni restent dégradées. Après une année 2023 marquée par une détérioration progressive de l’activité – un ralentissement au premier semestre suivi d’une contraction au second – la croissance devrait tout juste se maintenir en territoire positif en 2024. À l’approche des élections législatives, prévues en fin d’année, le premier ministre Rishi Sunak, en difficulté au sein du parti Conservateur, peine à rassurer les ménages qui subissent de plein fouet l’augmentation du coût de la vie et des taux d’intérêt. Malgré le regain de pouvoir d’achat et la bonne tenue du marché du travail, la consommation privée reste déprimée
Malgré le rebond aux États-Unis, l’inflation continue globalement de marquer le pas dans les pays du G7 et dans l’ensemble de la zone euro. Au Japon, le maintien des prix à la consommation au-dessus des 2% restera compliqué à court terme, du fait de l’essoufflement des dynamiques de hausse observées cet hiver : l‘inflation a bien rebondi en février du fait d’effets de base, mais le 3m/3m annualisé est retombé à 1,3%. Côté services, la baisse de cette mesure de momentum est plus nette, à 0,4% seulement. L'augmentation historique des salaires accordée à l’issue du Shunto (5,3% au total, dont 3,7% en salaire de base) confortera néanmoins la BoJ dans sa démarche de normalisation (très progressive) de la politique monétaire
Les tensions sur le fret maritime mondial ont reflué ces dernières semaines, mais restent importantes et les perspectives d’évolution incertaines en raison des perturbations en mer Rouge. L’indice agrégé mesurant les tensions sur les chaines de valeur mondiales (Réserve fédérale de New York) est repassé, en février, au-dessus de sa moyenne de long terme pour la première fois depuis janvier 2023. Mais les indices Freightos et Baltic ont tous les deux reculé de près de 15% au cours des trois premières semaines de mars.
La désinflation en zone euro continue de soutenir la confiance des ménages. L’indice de la Commission européenne a, en effet, progressé de 0,6 point à 14,9 en mars, selon l’estimation flash. Cela constitue son meilleur niveau depuis février 2022 et le début de la guerre en Ukraine.
La conjoncture britannique reste dégradée, mais les derniers chiffres d’activité attestent d’un léger mieux en début d’année 2024. L’estimation mensuelle de l‘ONS indique une croissance de la valeur ajoutée de 0,2% m/m en janvier, portée par un rebond dans le commerce de détail et de gros (+1,8% m/m) et la construction (+1,1% m/m).
La désinflation des prix à la consommation marque le pas en début d’année en Europe et aux États-Unis. Les effets favorables liés à la déflation des prix énergétiques s’estompant, l’inflation sous-jacente, toujours élevée, contribue désormais pour la quasi-totalité à la hausse des prix aux États-Unis. C’est moins vrai en zone euro et au Royaume-Uni, où l’inflation alimentaire contribuait encore pour près d’un tiers à l’inflation totale en janvier. Le reflux de l’inflation en 2023 a conduit dans toutes les zones à un recalage à la baisse des anticipations d’inflation des ménages à court terme (1 an) vers celles de long terme (5 ans)
Avec une croissance nulle au dernier trimestre 2023, la zone euro a échappé de peu à la récession, mais l’activité reste sur un fil. Sur l‘ensemble de l’année 2023, la hausse du PIB réel s’est établie à seulement 0,5% et l’acquis de croissance pour 2024 est nul, du fait d’un second semestre plus faible encore que le premier. Néanmoins, notre nowcast indique actuellement une croissance de 0,3% t/t au premier trimestre 2024, supérieure au chiffre de nos prévisions de décembre dernier.
La situation économique au Royaume-Uni a continué de se détériorer au quatrième trimestre 2023. Le PIB réel s’est contracté de 0,3% t/t après une baisse de 0,1% t/t au T3. Même si l‘activité reste - tout juste - dans le vert sur l’ensemble de l’année 2023 (progression de 0,1%), elle s’est dégradée au fil des trimestres, ce qui a conduit à un acquis de croissance négatif pour 2024. Les perspectives de croissance pour cette année sont d’autant plus défavorables que l’activité stagnerait au premier semestre avant une reprise, peu soutenue, à partir de l’été.
Le fret maritime mondial s’est stabilisé en février après la remontée brutale du mois précédent consécutive à l‘escalade des tensions en mer Rouge. L’indice Freightos est actuellement stable, une décrue s’observant même sur les trajets entre la Chine et l’Europe, voies de navigation les plus directement affectées par le conflit au Proche-Orient et par la remontée des coûts de transport. L’indice synthétique de tensions sur les chaînes de valeur, publié par la Réserve fédérale de New York, est resté inchangé au mois de janvier mais il devrait remonter en février, en raison de l’allongement des délais de livraison dont font état les indices PMI.
L’annonce, le 6 mars prochain, du budget de printemps par Jeremy Hunt constituera un jeu d’équilibriste pour le chancelier de l’Échiquier britannique. Il a la tâche difficile de devoir soutenir une économie dont l’activité patine et les besoins en investissement s’accroissent tout en parvenant à inverser la trajectoire du déficit public qui s’est détériorée en 2023.
L’inflation headline est restée stable ces derniers mois aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni tandis qu’elle a baissé au Japon. Le recul de l’inflation sous-jacente est, quant à lui, généralisé et il se poursuit. Les indicateurs agrégés de pressions sur les prix, calculés à l’aide des enquêtes PMI, continuent de se détériorer, sur fond d’allongement des délais de livraison lié aux perturbations actuelles sur le commerce maritime mondial. Les indicateurs PMI relatifs aux prix des intrants sont également en hausse aux États-Unis et au Royaume-Uni.
La zone euro aura finalement échappé de justesse à la contraction économique au dernier trimestre 2023, mais le tableau est contrasté entre les pays. Selon les chiffres préliminaires d’Eurostat, le PIB réel en zone euro est resté stable au T4, après une légère baisse de 0,1% t/t au T3. La croissance trimestrielle a surpris à la hausse en Espagne (+0,6%), en Italie (+0,2%), tandis que les chiffres français (0,0%) et allemands (-0,3%), plus faibles, étaient en ligne avec le consensus. La baisse la plus importante en zone euro est venue d’Irlande (-0,7%), tandis que le Portugal a progressé le plus fortement (+0,8%).
Les répercussions du conflit en mer Rouge sur le transport maritime mondial sont déjà notables. Si le prix du fret maritime est, à ce stade, encore très en dessous des niveaux observés en 2021, lors du redémarrage de l’économie mondiale post-confinement, la hausse au cours du mois de janvier 2024 a été abrupte. L’indice Freightos (graphique 5) indique, en moyenne, un triplement des coûts de transport par rapport à la fin de l’année dernière. Du fait de leurs positionnements géographiques, la Chine et l’Europe sont les régions les plus directement affectées par ces perturbations, et font déjà face à des hausses de coûts de transport allant d’un facteur trois (trajet Chine-Europe) à cinq (trajet Europe-Chine)