La pandémie de Covid-19 a provoqué la plus grave récession de l’après-guerre en Allemagne. La chute brutale des recettes, combinée à des coûts qui ne s’ajustent qu’en partie seulement, a rapidement épuisé les réserves de trésorerie des entreprises. Celles-ci ont dû réduire les stocks, annuler des commandes et reporter des projets d’investissement, ce qui n’a fait qu’aggraver la récession.
On pourrait être tenté de penser que l’investissement va retrouver vite sa dynamique, comme ce fut le cas après la Grande récession de 2008-2009, mais cela semble trop optimiste. Selon les estimations de chercheurs de la BEI (Banque européenne d’investissement), la pandémie de Covid-19[1] a entraîné une perte de recettes pour le secteur européen des entreprises qui serait comprise entre 13 % et 24 % du PIB de l’UE. Dans le scénario le plus favorable, ils émettent l’hypothèse que les positions de trésorerie absorberont une perte de recettes équivalente à 3 % du PIB et que l’endettement des entreprises augmentera entre 4 % et6 % du PIB. Dans ce cas, l’investissement des entreprises de l’UE pourrait chuter entre 31 % et 52 %. Concernant l’Allemagne, cela implique une contraction de l’investissement des entreprises bien supérieure à celle de la Grande récession, qui avait alors été de 26 %.