La dernière enquête des prévisionnistes professionnels de la BCE met en évidence une révision à la baisse des perspectives de croissance et un ajustement à la hausse des prévisions d’inflation. Pour l'année à venir, la question véritable porte non sur la direction de l'inflation mais sur la rapidité et l'ampleur de son déclin. Un ralentissement trop lent pourrait convaincre la BCE de la nécessité de poursuivre la hausse des taux au-delà de ce que prévoient actuellement les marchés, ce qui augmenterait le coût pour l'économie des efforts déployés pour juguler l'inflation. La désinflation pourrait se faire attendre plus longtemps que prévu. Au cours des deux années écoulées, une série de facteurs ont conduit à une inflation exceptionnellement élevée mais également à large spectre
Nous nous appuyons sur plusieurs indicateurs d’incertitude, complémentaires tant sur le plan de la portée que sur le plan de la méthodologie. En commençant en haut à gauche et en progressant dans le sens des aiguilles d’une montre, l’incertitude de la politique économique américaine, fondée sur la couverture médiatique, s’est inscrite sur une tendance à la hausse au cours des douze derniers mois. Cela est lié au resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale et à ses conséquences sur la croissance. Aux États-Unis, les dernières données montrent une augmentation de l’incertitude des entreprises quant à la croissance des revenus issus des ventes.
Royaume-Uni, Grèce, Afrique du Sud : les grèves dans le secteur portuaire se sont multipliées ces derniers jours, entraînant des perturbations, en particulier en Afrique du Sud. Le trafic maritime mondial a cependant continué de se fluidifier et le fret, mesuré par l’indice Freightos, est retombé à son plus bas niveau depuis la fin décembre 2020 (Graphique 5). Cela représente une chute de 70% par rapport au pic enregistré en septembre 2021 et un recul des coûts des deux tiers depuis le début de l’année 2022.
Au troisième trimestre 2022, l’activité économique chinoise semble avoir regagné le terrain perdu pendant les confinements très stricts imposés au printemps (à Shanghai en particulier) et levés progressivement à partir de la fin mai. Le PIB réel a enregistré une croissance de 3,9% en rythme trimestriel (t/t) au T3 après la contraction de -2,7% t/t au T2. Sur les neufs premiers mois de l’année, la croissance s’est établie à 3% en glissement annuel (g.a.).