Dans la plupart des pays européens, le déficit structurel primaire devrait baisser en 2022. Une telle contraction constitue une impulsion budgétaire négative qui pourrait freiner la croissance économique. Toutefois, le solde primaire reste important et correspond à une politique budgétaire accommodante. Les politiques nationales, les dépenses au titre de la facilité pour la reprise et la résilience, et les autres aides européennes devraient soutenir la croissance en 2022. En outre, elles devraient accompagner et renforcer la reprise actuelle et l’efficacité de la politique accommodante de la BCE.
Nos différents indicateurs d’incertitude sont complémentaires en termes de portée comme de méthodologie. D’après les derniers relevés, plusieurs font ressortir une légère augmentation. Cette évolution s’explique par les perturbations persistantes dans les approvisionnements, les goulets d’étranglement, et surtout, le regain d’inquiétude suscité par la pandémie, eu égard à la hausse significative, dans plusieurs pays, des cas d’infection par le variant Delta et aux préoccupations entourant le variant Omicron.
Aux États-Unis, le dérapage des prix n’en finit plus et devient un véritable sujet d’attention. En novembre 2021, l’inflation a atteint 6,8% sur un an, un record depuis juin 1982. Si, comme les mois précédents, la flambée des prix de l’énergie (+33% sur un an) a contribué à renchérir le coût de la vie, elle n’est plus seule en cause. Hors alimentation et énergie, l’inflation a été mesurée à 4,9% en novembre, là encore, un record. En hausse de 3,9% sur un an, les loyers, qui constituent le principal poste de dépense pour les ménages (33% de l’indice), commencent notamment à peser lourd. Loin d’être anecdotique, leur renchérissement s’accentue mois après mois, dans le sillage de la flambée des prix de l’immobilier
La réunion du 16 décembre de la BCE est très attendue, en premier lieu pour les nouvelles prévisions de croissance et d’inflation de la banque centrale. Du côté de la croissance, en septembre, la BCE prévoyait 5% en 2021 en moyenne annuelle, 4,6% en 2022 et 2,1% en 2023. Elle pourrait laisser inchangée sa prévision pour 2021, les chiffres positifs du T3 étant contrebalancés par une vision moins positive des perspectives pour le T4 (sous l’effet de la hausse des contraintes d’offre, des pressions inflationnistes et de la recrudescence de l’épidémie). La croissance en 2022 devrait s’en ressentir. L’ampleur de la révision en baisse sera indicative de son degré de préoccupation
Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires de Covid-19 continue d’augmenter dans la plupart des régions du monde. C’est en Afrique que l’on enregistre la plus forte progression hebdomadaire (81%), notamment en Afrique australe, où le nombre de contaminations s’envole avec le variant Omicron. Suivent l’Amérique du Nord (16%) et l’Europe (3%). Une baisse a été enregistrée en Asie (-6%) et une stabilisation en Amérique du Sud. En parallèle, 320 millions de doses de rappel ont été administrées dans le monde, dont la moitié dans les pays à hauts revenus. À ce jour, 55,2% de la population mondiale a reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19.