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Nouveau record pour l’inflation

12/12/2021
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ÉTATS-UNIS : ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE DES INDICATEURS

Aux États-Unis, le dérapage des prix n’en finit plus et devient un véritable sujet d’attention. En novembre 2021, l’inflation a atteint 6,8% sur un an, un record depuis juin 1982. Si, comme les mois précédents, la flambée des prix de l’énergie (+33% sur un an) a contribué à renchérir le coût de la vie, elle n’est plus seule en cause. Hors alimentation et énergie, l’inflation a été mesurée à 4,9% en novembre, là encore, un record. En hausse de 3,9% sur un an, les loyers, qui constituent le principal poste de dépense pour les ménages (33% de l’indice), commencent notamment à peser lourd. Loin d’être anecdotique, leur renchérissement s’accentue mois après mois, dans le sillage de la flambée des prix de l’immobilier. Rapportés au salaire médian, ces derniers retrouvent leur pic de 2006 ; dans les 20 principales villes des États-Unis, ils sont en hausse de 20% sur un an, un rythme jamais atteint jusqu’ici.

La Réserve fédérale (Fed) a beau se montrer tolérante quant au non-respect de sa cible d’inflation (2%), le dépassement dure depuis suffisamment longtemps déjà (huit mois) pour l‘amener à réagir. À l’occasion de son récent témoignage devant le Sénat, le président de l’Institution, Jerome Powell, a indiqué que le dérapage des prix ne pouvait plus être qualifié de « transitoire ». Il a aussi accrédité l’option d’une interruption plus rapide du quantitative easing, ouvrant la voie à une possible hausse des taux d’intérêt, peut-être dès l’été 2022. Autant dire que la prochaine réunion du Comité de politique monétaire, qui doit débuter ce mardi 15 décembre, sera suivie de près.

Le marché du travail a retrouvé de l’allant. En 2021, plus de 6 millions d’emplois auront été récupérés sur les 9,4 millions perdus en 2020 ; tombé à 4,2% de la population active en novembre, le chômage a baissé au-delà des espérances de la Fed. Reste un taux de participation encore assez faible, qu’un phénomène de découragement parmi les actifs les plus exposés à la pandémie peut expliquer, mais que la démographie influence aussi. Non biaisée par le vieillissement de la population, la part des Américains de 20 à 64 ans présents sur le marché du travail (possédant ou recherchant un emploi) remonte tout de même ; chiffrable à 77% au dernier pointage, elle n’est plus très éloignée de sa moyenne de 2019.

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