Il est certain que le confinement de novembre aura un impact économique négatif moindre que celui du printemps mais il reste une part d’incertitude sur l’ampleur de la rechute du PIB au T4 2020. L’INSEE et la Banque de France estiment que l’économie fonctionnait à 96% de son niveau normal en octobre, un taux qui aurait chuté à 88% en novembre (contre 71% en avril 2020). Le confinement se poursuivant en décembre, dans une version un peu allégée, ce pourcentage devrait se redresser, mais jusqu’où ? Notre prévision d’une contraction du PIB de 5% t/t au T4 (effectuée avant les annonces du 24 novembre sur l’allègement du confinement) repose sur l’hypothèse technique que ce taux remonte à 90%. Cette hypothèse, et par conséquent notre prévision de contraction du PIB, pourrait se montrer trop pessimiste. A titre de comparaison, dans son dernier Point de conjoncture (en date du 2 décembre), l’INSEE avance le chiffre de 92% et prévoit une contraction de 4,4% du PIB.
Notre baromètre ne porte encore qu’une trace très partielle de la rechute de l’activité : la zone bleue déborde encore de la zone en pointillé, quoique légèrement (à l’exception de l’inflation dont la faiblesse persiste et du taux de chômage [donnée Eurostat] qui affiche un reflux trompeur).
La rechute est très nette dans les enquêtes de confiance du mois de novembre. L’indice composite du climat des affaires de l’INSEE a plongé de 11 points, à 79, après avoir déjà reculé de 2 points en octobre, reperdant ainsi le terrain gagné entre juillet et septembre. Le commerce de détail accuse la rechute la plus lourde (-24 points sur octobre-novembre), suivi des services (-17 points). La détérioration du climat des affaires dans l’industrie manufacturière est, en revanche, remarquablement limitée (-3 points). Cette résistance constitue l’élément différenciant significatif de ce confinement par rapport au premier et une des raisons du moindre choc négatif attendu sur le PIB. L’indice de confiance des ménages de l’INSEE s’est également fortement dégradé en novembre (-4 points, à 90, après déjà -1 point en octobre), alors même qu’il ne s’était que peu redressé depuis juin. Le moral des ménages est presqu’aussi bas qu’au mois de mai.
Il y a toutefois matière à conclure sur une note d’espoir. La route est encore longue mais le démarrage annoncé d’une large campagne de vaccination contre la Covid-19 en 2021 permet d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. Le redémarrage de l’économie devrait être progressif, la convalescence longue (avec le risque qu’elle soit, de surcroît, difficile) mais les perspectives apparaissent tout de même un peu plus favorables en raison de la diminution du risque sanitaire et des contraintes et incertitudes associées.