La résurgence épidémique, dans de nombreux pays membres de la zone euro, et le durcissement des restrictions sanitaires font peser une nouvelle menace sur la reprise économique, après une 1ère vague de contaminations qui avait été globalement maîtrisée. Les derniers indicateurs conjoncturels pour la zone euro témoignent en effet d’un tassement de la dynamique économique. Toutefois, un nouvel effondrement – comme celui observé fin mars et en avril – n’est pas à l’œuvre.
Les nouvelles mesures sanitaires sont moins sévères et le soutien public demeure abondant. Le secteur manufacturier de la zone euro reste relativement dynamique. En dépit d’une légère baisse en novembre (la première depuis mars dernier), l’indice des directeurs d’achats (Purchasing Managers Index, PMI) de ce secteur reste à un niveau supérieur à sa moyenne sur longue période (52,9 après 56,3 en octobre). Cette dynamique reflète en partie la bonne tenue de la sous-composante « nouvelles commandes à l’export » du PMI manufacturier, tandis que la composante « emploi » poursuit sa remontée tout en restant inférieure au seuil des 50 (48,5 en novembre après 47,2 en octobre). De son côté, le secteur des services en zone euro, concerné plus directement par les restrictions sanitaires, a enregistré une dégradation plus marquée de l’activité en novembre. Le PMI des services s’est ainsi établi à seulement 41,3 (contre 46,9 le mois précédent), soit nettement en deçà de sa moyenne de long terme. Cette baisse n’est toutefois pas du même ordre de grandeur que celle de mars et avril. L’activité dans les services continue de pâtir de la relative faiblesse de la confiance des ménages qui, après s’être redressée, se dégrade de nouveau depuis le mois octobre.
L’incertitude reste forte sur le front sanitaire et celui de l’emploi, la perspective très prometteuse d’un vaccin ne suffisant pas pour l’heure à redonner pleinement confiance aux consommateurs européens. Malgré un taux de chômage qui bénéficie toujours du soutien budgétaire (le chômage s’est établi à 8,3% de la population active en septembre, en légère hausse mais toujours inférieur à sa moyenne longue), l’inflation en zone euro continue de diminuer. Les prix ont baissé en novembre (-0,3% en glissement annuel, g.a.) pour le 4e mois consécutif. La composante sous-jacente de l’inflation a, quant à elle, stagné à un niveau faible, +0,2%, en g.a. Face à cela, la Banque centrale européenne (BCE) devrait, lors de sa réunion de politique monétaire du 10 décembre prochain, annoncer un stimulus monétaire additionnel.