Devant le Sénat américain, Jerome Powell a reconnu qu’il pouvait y avoir une inflation moins transitoire que ce que l’on avait pensé jusque-là, ce qui justifierait une réduction des achats d’actifs plus rapide. Malgré ce durcissement de ton, les bons du Trésor ont peu réagi. Cela pourrait refléter l’inquiétude des marchés sur l’évolution de la pandémie. Le nouveau variant Omicron constitue, en outre, un choc d’incertitude pour les ménages et les entreprises. Il vient s’ajouter à un choc d’offre négatif qui freine la demande. Cela rend la tâche des banques centrales plus complexe que jamais au moment de décider de l’ampleur du coup de frein monétaire qu’elles peuvent donner.
Le PMI manufacturier mondial est stable depuis août. Toutefois, sur cette période, les données des États-Unis et de la zone euro se sont affaiblies, tout en restant nettement supérieures au niveau mondial. Novembre a vu une amélioration notable en France et en Italie, et plus encore en Australie. Le Japon poursuit la tendance haussière amorcée récemment et ancre son indice PME solidement au-dessus de la barre des 50 points. La République tchèque, l’Afrique du Sud et l’Inde enregistrent des avancées particulièrement dynamiques.
Les frictions sur le commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement resteront un facteur d’incertitude très important en 2022, en raison tout d’abord de leurs répercussions sur les prix des importations et, in fine, sur les prix à la consommation. Dans ses simulations, la CNUCED estime que la hausse des coûts du fret maritime contribuerait à une augmentation des prix des importations mondiales de 10,6% d’ici à la fin 2023 avec un effet moindre, mais non négligeable, de 1,5% sur les prix à la consommation mondiale. Les pénuries de certains composants clés, notamment les semi-conducteurs, risquent également de perdurer durant plusieurs mois encore.
Notre Baromètre annonce clairement du mauvais temps. La détérioration est notable dans tous les secteurs, à l’exception du bâtiment. L’indice Ifo du climat des affaires s’est détérioré dans le secteur manufacturier en novembre pour le cinquième mois consécutif. L’activité industrielle est freinée par les goulets d’étranglements du côté de l’offre et par la hausse des prix des intrants. L’amélioration des anticipations, en particulier dans l’industrie automobile, pourrait annoncer une diminution des pénuries de pièces détachées dans ce secteur.
Les premières indications pour le 4e trimestre rendent compte du maintien des principaux indicateurs de confiance à un bon niveau, en particulier du côté des entreprises, ainsi que de la poursuite de l’amélioration perceptible depuis plusieurs mois sur le marché du travail. Ainsi, la croissance, qui a été récemment confirmée à 3% t/t au 3e trimestre, devrait aisément atteindre 6,7% sur l’année 2021. La croissance pourrait néanmoins ralentir, comme le suggère notre baromètre, en raison de plusieurs dynamiques. La première tient au décalage entre les carnets de commande et la capacité des entreprises à y répondre rapidement
Selon les dernières données de l’université Johns-Hopkins, 3,97 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés entre le 25 novembre et le 1er décembre dans le monde, soit une hausse de 3,2% par rapport à la semaine précédente. Cette augmentation s’observe en Europe (5,9%), en Asie (3,1%), en Amérique du Sud (3%) et en Afrique (9,9%), où la hausse soudaine des cas est liée à la découverte d’un nouveau variant (Omicron) en Afrique du Sud, qui s’est propagé dans 21 pays dans le monde. En revanche, en Amérique du Nord, on enregistre une baisse de 6,1%. À ce jour, 8,07 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont 250 millions de doses de rappel, ce qui porte à 55% la part de la population mondiale ayant reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19