Les frictions sur le commerce mondial et les chaines d’approvisionnement resteront un facteur d’incertitude très important en 2022, en raison tout d’abord de leurs répercussions sur les prix des importations et, in fine, sur les prix à la consommation. Dans ses simulations, la CNUCED[1] estime que la hausse des coûts du fret maritime contribuerait à une augmentation des prix des importations mondiales de 10,6% d’ici à la fin 2023 avec un effet moindre, mais non négligeable, de 1,5% sur les prix mondiaux à la consommation.[2] Les pénuries de certains composants clés, notamment les semi-conducteurs, risquent également de perdurer durant plusieurs mois encore.[3]
Plusieurs indicateurs montrent sinon un apaisement (les niveaux restent très élevés), du moins un arrêt de la hausse de certains coûts de transport en novembre. L’indice Baltic indiquant les coûts de transport du fret sec a baissé de 15% environ le mois dernier. Cet indicateur reste toutefois deux fois plus élevé qu’à la fin de l’année 2020. Le coût du fret maritime par containers en provenance de Chine, quant à lui, plafonne mais demeure à un niveau proche des records d’octobre.
Les difficultés d’acheminement des marchandises sont d’autant plus fortes que la demande mondiale reste très soutenue, ce qui maintient des goulets d’étranglement importants, en premier lieu dans le trafic maritime. Les nouvelles commandes à l’exportation en provenance de Taiwan (un indicateur fiable pour jauger l’activité industrielle mondiale), continuent en effet de progresser cet automne, même si à l’inverse, l’indice PMI manufacturier global marque quelque peu le pas. Les délais de livraison restent par ailleurs les plus élevés jamais enregistrés, comme en atteste l’indice PMI global correspondant, présenté ci-dessus.
Cela étant, les retards de production et de livraison ont généré un recul du volume des échanges mondiaux, en baisse de 2,5% entre mars et septembre 2021 selon le CPB. Les régions ou pays ayant subi les plus fortes baisses de leurs exportations au cours de cette période sont les États-Unis (-6,7%), le Japon (-6,3%), et l’Amérique latine (-4,3%). Les exportations des pays d’Afrique et du Moyen-Orient – les données sont combinées – ont en revanche augmenté de 4,0% au cours de ces six mois, mais elles n’avaient que faiblement rebondi depuis leur plongeon au printemps